Créé en 1984 à Valence par Jacques-Rémy Girerd, Folimage est un studio prolifique produisant des courts, moyens et depuis peu longs métrages, des séries TV et des films à vocation éducative. Ce qui caractérise Folimage tient à la fois à sa production de qualité, à son expansion impressionnante malgré les majors japonaises et américaines, et enfin à son système de fabrication tout particulier (tout est centralisé sur Valence, de l'écriture du script à la mise en couleur, de la musique au montage final, de la production à la diffusion). Le studio a reçu plus de 50 prix internationaux dont un César en 1996 pour Le Moine et le poisson de l'immense Michaël Dudok de Wit, un Cartoon d'Or en 98 pour l'Enfant au Grelot de Jacques-Rémy Girerd, ou bien encore le premier prix de la qualité du CNC en 97 pour la Grande Migration de Iouri Tcherenkov.
Avec une politique privilégiant un cinéma d'auteur et d'invention plutôt qu'une logique commerciale et des productions formatées, le studio Folimage a même fini par créer en octobre 99 La Poudrière, une école destinée à former de jeunes talents européens à la réalisation de films d'animation. Et 2003 est l'heure de la consécration avec la sortie en salles du tout premier long métrage développé en interne, La Prophétie des grenouilles. Pour plus d'informations et consulter/commander les titres du catalogue du studio, n'hésitez pas à visiter le site officiel.

2003 - La Prophétie des grenouilles
2000 - Patate et le jardin potager
1998-2000 - Hôpital Hilltop
1999 - Au Bout du monde
1998 - Un Couteau dans les fourchettes, Le Chat d'appartement et La Bouche cousue
1997 - L'Enfant au grelot
1996 - Ferrailles
1995 - La Grande migration
1994 - Une Bonne journée et Le Moine et le poisson

Dorénavant, décennie 2000 oblige, la fameuse génération Gloubiboulga doit pour entretenir sa passion ou raviver la flamme de ses grands souvenirs télévisuels passés guetter au mieux les rediffusions télé de Princesse Sarah et Olive et Tom, ou se jeter la plupart du temps sans hésiter sur les DVD de Tom Sawyer, Albator et autres Mystérieuses Cités d'Or. Mais quoi qu'il en soit, les adeptes de ces séries TV des années 80 s'accordent d'une seule voix à considérer que "c'était mieux avant", déplorant la piètre qualité des productions animées d'aujourd'hui auxquelles sont malheureusement sevrées nos chères têtes blondes. Pourtant dans ce gâchis artistique où des monstres de poche nippons se disputent aux adaptations foireuses de bandes dessinées franco-belge, quelques rares cas d'école ont réussi à se faire un nom, discrètement mais sûrement. Parmi eux, l'excellent Hôpital Hilltop, production issue du brillant studio Folimage, vivier de talents sur lequel il faut désormais compter (voir encadré ci-dessus).

Chaque épisode dure dix minutes, soit un format très court et malin qui ne permet aucune baisse de rythme (parmi ceux proposés sur ce troisième volume, Mon beau sapin reste le plus réussi et charmant...). Les histoires sont gentiment mouvementées, les personnages peuplant ce petit univers instantanément attachants (petite préférence pour la chauve-souris, à la voix mutine et adorable) et la morale reste toujours sauve. Certes tout cela demeure un tantinet convenu mais une chose est certaine, les enfants adorent et ils auraient bien tort de bouder leur plaisir. Les parents ne doivent en tous cas pas les priver de cette série très réussie, techniquement impeccable et pas mièvre pour un sou. Car non seulement la qualité est au rendez-vous (pouvant ainsi intéresser les amateurs de belle animation, formellement aboutie), mais il n'y a là rien de régressif. Le côté cheap et abêtissant de la majorité des productions télévisées d'aujourd'hui est ici totalement absent, et l'on s'attendrit même devant les mésaventures professionnelles et amoureuses du docteur Matthews, de l'infirmière Cathy, de la chirurgienne Suzanne, et du ballot docteur Atticus. Le caractère anthropomorphe du personnel soignant et des patients de cette clinique les rend en tous cas très attachants et incroyablement humains.