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Les Enfants de la Pluie

Edition Collector

Critique de Gersende Bollut, le Mardi 13 Janvier 2004 à 00:01

Staff Technique
Oeuvre orig. : libre adaptation du roman A l'image du dragon de Serge Brussolo
Producteur : Leon Zuratas et Marin Karmitz
Réalisation : Philippe Leclerc
Scénario : Philippe Caza et Laurent Turner
Chara. design : Philippe Caza
Musique : Didier Lockwood
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : France / Corée du Sud
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Heroïc Fantasy
Durée : 1 h 22 mn
Année de prod. : 2002
Produit par : MK2 et Praxinos

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.85
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (07/01/2004)
Editeur : MK2
Format sonore
Français Anglais
DTS 5.1 5.1
Français 5.1 ; Anglais 5.1
Dolby Digital 5.1 5.1
Français 5.1 ; Anglais 5.1

Sous-titre(s) : Aucun
Bonus/Goodies :
  • Jeu Memoss
  • Bandes-annonces
  • Section DVD-Rom
  • Making of
  • Portrait de Philippe Caza, dessinateur
  • Story-board
  • Jeu Réveille Kallisto

  • 4 : Très bon !
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    Dans ce monde coupé en deux, la guerre qui oppose les Pyross, adorateurs du soleil et des Hydross, enfants de la pluie, est un éternel recommencement... Rien ne semblait pouvoir y mettre fin, jusqu'au jour où Skän, jeune guerrier Pyross parti en croisade au-delà du désert, pose les yeux sur Kallisto, la belle et douce Hydross...
    Un scénario foncièrement original et prétexte à une belle démonstration de la bêtise humaine quant au rejet de l'autre.



     Image
    5 : Parfait !
    Dans ce film, l'alternance de couleurs chaudes (les Pyross) et froides (les Hydross) constituent un langage à part entière. Fort heureusement ce code est parfaitement retranscrit sur cette édition, avec diverses ambiances très prégnantes. Autrement dit la définition et la compression sont au top, avec une image magnifique et très lumineuse. A noter un léger clignotement sur le générique de fin.
     Son
    5 : Parfait !
    La musique de Didier Lockwood, très réussie et riche en effets divers (les crescendos comme les silences ont leur importance), est subtilement dosée et répartie entre les différents canaux, avec une égale ampleur sur les pistes DD 5.1 et DTS. Préférer la version française, bien évidemment.
     Interactivité 3 : Sympathique Packaging 2.5 : Moyen
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    Après l'élégante présentation commune à tous les produits estampillés MK2, un menu agréablement sonorisé et discrètement animé nous laisse libre choix pour regarder les divers suppléments comme il nous convient. Les bonus dignes de ce nom étant contenus sur le deuxième DVD, intéressons-nous sans plus tarder à ces derniers...
    Avec pour commencer un making of bien conçu, grosso modo organisé en deux parties : la première nous donne à voir le dessinateur Philippe Caza (très impliqué dans le processus de création du film) et le réalisateur Philippe Leclerc dans une complicité réjouissante, livrant pêle-mêle diverses anecdotes sur les croquis préparatoires abandonnés ou l'étape du layout. L'entretien tourne même à un moment au doublage improvisé d'une vidéo où l'on voit le producteur des Enfants de la Pluie (cet intermède est très amusant). Comme une pause dans ce documentaire d'une petite demie-heure, nous sommes conviés dans les coulisses des bruitages du film, avec un Grégory Vincent en pleine phase d'enregistrement. Et ce making of se focalise en deuxième partie sur la musique, avec une visite au sein de l'amphithéâtre où répéte le Bulgarian Symphony Orchestra, sous la direction du compositeur Didier Lockwood. Ce dernier livre à la caméra ses influences au sujet de la bande originale, avec d'un côté l'aspect tribal des Pyross, de l'autre le caractère apaisant du monde des Hydross... deux sentiments contradictoires brillamment retranscrites dans une partition où se rencontrent Carmina Burana et Ravel, Stravinsky et Debussy ! En résumé, ce petit reportage reste incontournable pour qui souhaite en (sa)voir davantage sur la création des Enfants de la Pluie. Manque l'accueil auprès du public, plutôt tiède. L'éditeur, malin, aura bien fait d'éviter le sujet...

    Réalisé en 1997, le portrait de Philippe Caza qui suit nous montre l'illustre dessinateur tantôt à sa planche de travail tantôt en déambulation dans les environs de son domaine. Observer le bonhomme coucher sur papier des créatures fantastiques est une chose extrêmement précieuse, d'autant qu'il livre en outre quelques anecdotes savoureuses... Ainsi apprend-t-on par exemple qu'il n'aime pas dessiner les poils (et que de fait ses personnages sont chauves la plupart du temps !). Caza évoque également en passant son excellent site Web perso, l'occasion pour nous de communiquer ici l'adresse : La Case à Caza. Bref, ce portrait intimiste de l'illustrateur vient à point-nommé dans cette édition pour connaître davantage la psychologie et l'univers du co-scénariste et concepteur graphique des Enfants de la Pluie.

    Enfin, en guise de petit bouche-trou, la séquence de la rencontre entre Skän et Kallisto encore statufiée est visible en comparatif storyboard / scène finale, façon multiangles ; et un jeu très simple de neuf questions satisfera les plus jeunes spectateurs (à noter l'orthographe malheureuse de "prétrifient"...).
    En résumé nous avons affaire ici à une édition prétendument Collector aux bonus certes très sympathiques, mais dont l'inconsistance ne permettent pas de faire le tour du film comme celui-ci l'aurait mérité. Le deuxième DVD aurait pu être davantage travaillé, avec des modules supplémentaires comme une galerie de croquis préparatoires, une visite durant le doublage -par ailleurs très réussi-, la bande-annonce ou, plus audacieux, un parallèle en images avec ses aînés Gandahar et la Planète Sauvage. Il faudra attendre une hypothétique édition Définitive, non prévue à l'heure actuelle... De son côté, le packaging, au graphisme épuré, est très agréable. Mais l'éditeur aurait toutefois pu éviter de mettre en avant l'indigente remarque du Figaroscope, "A partager en famille" (sic). Il s'agit d'un simple Amaray avec tapis de souris en hologramme dessus offert (et médaillon si l'on opte pour la version exclusive Fnac), sans livret ni quelconque feuillet à l'intérieur, puisque lorsqu'on ouvre le boîtier les deux disques sont en vis-à-vis. Pour un Collector et en comparaison de ce qu'a pu produire la concurrence, ça fait un peu cheap on va dire...

    DVD 1
  • Jeu Memoss
  • Bandes-annonces : Le cheval venu de la mer et collection Chaplin.
  • Section DVD-Rom
    - Economiseur d'écrans et dessins imprimables

    DVD 2 (menus Hydross / menus Pyross)
  • Making of (25'50)
  • Portrait de Philippe Caza, dessinateur (25'30)
  • Story-board (0'55)
  • Jeu Réveille Kallisto

  •  Le studio Praxinos 
    Encore méconnu, le studio d'animation Praxinos, basé près de Montpellier, n'est pourtant pas né de la dernière pluie (logique vu le titre de ce long métrage -ah ah). Créé en 1992 par Jean-Paul Gaspari et Philippe Leclerc, ce studio a supervisé pendant cinq ans la production de séries TV européennes, puis s'est rapproché d'autres studios d'animation afin de co-produire de nouvelles séries ambitieuses (Wheel Squad avec France-Animation, Wild Instinct avec Procidis et Shtoing Circus avec Pictor Média et France 3). En parallèle divers spéciaux et un court-métrage ont été réalisés, ce qui fait de Praxinos un studio multi-formats et vivier de talents. Pour plus d'informations et consulter les titres de son catalogue, n'hésitez pas à visiter le site officiel.

    A venir - Babel et Dog and Pony show (pilotes)
    2003 - Shtoing Circus (série TV)
    2002 - Les Enfants de la Pluie (long métrage)
    2001 - Les Zooriginaux (série TV)
    2000 - Joyeuses Pâques Avril ! (spécial)
    1999-2000 - Wheel Squad (série TV)
    1997-98 - Calamity Jane (série TV)
    1997 - Noah's Island (série TV)
    1996 - Toro de nuit (court-métrage)
    1993 - Les Animaux du bois de Quatsous (série TV)
    N.C. - Avril et le marchand de sable (spécial)
    N.C. - Four Eyes (série TV)
    N.C. - Les Bee-Loop (série TV)

     Bilan artistique   
    4.5 : Excellent !
    Projet de longue date, les Enfants de la Pluie constitue le premier long métrage de Philippe Leclerc. Et pour un premier film, force est d'avouer que c'est un coup de maître. Il faut dire que le bougre n'en est pas à sa première incursion dans le milieu de l'animation : animateur sur le Roi et l'Oiseau avec Paul Grimault et assistant de René Laloux, l'illustre réalisateur de la Planète Sauvage, excusez du peu ! D'ailleurs, ce projet des Enfants de la Pluie fut initié par ce dernier, qui avait décidé au début des années 80 d'adapter le roman de Serge Brussolo A l'image du dragon. Mais après une première version du script intitulée Le Monde des dieux-nains, Laloux aura finalement du mal à récolter les fonds nécessaires pour concrétiser le projet. Il faudra donc toute la mobilisation et la patience (dix-huit ans !) de Philippe Leclerc pour que le film finisse par arriver sur nos écrans...

    De prime abord, l'on pourra trouver l'animation un peu rigide, ajoutée à la simplification des croquis du dessinateur Philippe Caza, inhérente aux coûts de production mais avec une perte d'informations sur le résultat final un peu frustrante. Bien vite pourtant la magie de l'histoire et la singularité de l'univers fantastique créé de toutes pièces par un conteur hors-pair nous plongent délicieusement et irrémédiablement dans un beau et grand film d'animation, aux dimensions épiques. On se laisse happer rapidement par le destin de Skän, un Pyross humaniste qui succombera au charme troublant de l'Hydross Kallisto. Un film lui-même troublant puisque s'insinue un double voire un triple niveau de lecture : le scénario, ô combien malin, montre ainsi comment un dictateur peut manipuler des foules (certains termes sont on ne peut plus explicites : "endoctriner", "solution finale", "race", "abattoir"...), et par ailleurs le thème traité de la différence résonne d'autant plus fort dans le contexte géopolitique actuel (là aussi les mots sont frappants : "guerre sainte", "fanatisme"...). Le réalisateur pense d'ailleurs que "si le film était sorti au moment des événements survenus à New York en septembre 2001, cela nous aurait placés dans une position très délicate sachant que le fanatisme est le sujet principal du film (...). Notre réflexion a en quelque sorte été rattrapée par la réalité... Cela dit, le film, qui peut être vu comme une parabole, prône la tolérance, sujet universel s'il en est..."
    Une œuvre résolument adulte donc, qu'entérine une violence assumée mais jamais gratuite n'épargnant nullement le spectateur : les décapitations, mutilations et tortures infligées sont ainsi légion... Dans un même ordre d'idées mais à un degré moindre, le langage usité est souvent cru, et les insultes ou grossièretés -finement introduites- étonnent, surprennent, font plaisir même. Non pas en tant que telles (la vulgarité n'est jamais souhaitable), mais parce qu'elles détonnent dans un cinéma d'animation par trop polissé la majorité du temps.
    Enfin le combat final, grandiose, tient carrément de la virtuosité de Kawajiri et du délire visuel d'Otomo ! Le tout, magnifié par une bande originale inspirée et magistrale, finit d'envoûter complètement. Vous l'aurez compris, les Enfants de la Pluie, excellent film d'animation, s'impose comme le digne descendant d'un Gandahar. Un gage de qualité.

    Film présenté au Festival d'Annecy 2003, dans la section avant-premières.

     Note du disque 3.5 : Bon  Note de l'animé 4.5 : Excellent !
    En l'an deux mille trois nous aurons vu déferler bon nombre de productions françaises sur nos écrans hexagonaux : notamment les Triplettes de Belleville, Kaena, la Prophétie... et ces Enfants de la Pluie. Or, de ces trois films d'animation, seul le film de Philippe Leclerc a véritablement su tirer son épingle du jeu, mêlant avec brio fantastique échevelé et goût de l'aventure épique, réflexion politique et cri d'alarme social... mais passant paradoxalement inaperçu à côté du cannois de Chomet et du tout synthèse de Pinon et Delaporte. Cette édition DVD, qui n'a de Collector que le nom, permettra toutefois aux spectateurs l'ayant injustement boudé de rattraper au plus vite une grave lacune. Du grand art.

    > Pour prolonger l'univers du long métrage, n'hésitez pas à consulter le site officiel.


    Points Forts Points Faibles
    + Un grand film épique
    + Un scénario franchement original
    + Le design est signé Philippe Caza !
    + Magnifique bande originale
    + Kallisto est ravissante...
    + Qualité technique du DVD irréprochable
    (ah, cette richesse dans les couleurs...)
    - L'aspect épuré des personnages
    sent le compromis budgétaire...
    - La dénomination Collector
    pas vraiment justifiée

    Note Globale
    4 : Très bon ! On en redemande !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © MK2 et Praxinos
    Boutique


    Edition Collector

    Edition Collector Inclus le médaillon
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