http://www.hunterd.com/top.html - site officiel jap
http://www.vampirehunterdbloodlust.com/ - site officiel americain

La réputation de Kawajiri n'est plus à faire; passé maître dans la réalisation des scènes d'action avec des titres qui aujourd'hui encore restent des références tels Wicked City et Ninja Scroll, il n'avait plus rien à prouver. C'était sans compter sur sa volonté à se surpasser et à toujours vouloir faire mieux. Avec Vampire Hunter D, non seulement il est parvenu à la quintessence de son style mais il nous prouve une fois de plus que le cinéma d'animation n'a pas à rougir face aux productions 'Live'. La maîtrise du découpage, du montage et plus globalement de la narration (pour s'en convaincre il suffit de regarder les quinze premières minutes qui nous présentent à la fois l'intrigue et les personnage de façon magistrale) font de Kawajiri un réalisateur du niveau d'un De Palma (pour la précision chirurgicale de certaines scènes) ou carrément d'un Kurosawa (pour le lyrisme épique et la maitrise du langage cinématographique).

Gràce au producteur Yamamoto Mataichiro (Biohunter, Golgo 13) et à son label d'animation 'Urban Vision', le projet prend de l'envergure et la sortie en salle prévue aux Usa gonfle le budget. C'est le talentueux studio Madhouse qui est chargé de la production du film. L'animation est d'une fluidité parfaite, et les poses clées particulièrement justes. La force visuelle du film vient d'abord du chara-design mais aussi des décors grandioses et variés. On passe d'une ville à l'architecture ghotique à une acienda au beau milieu du désert sans sourcilier. Jamais aucune plaine, aucun désert, aucun château n'auront été aussi beaux et aussi grandioses. Le gigantisme des espaces est savament utilisé et renforce le sentiment d'insécurité.

La musique de Marco D'Ambrosio est d'une beauté glaciale. Elle crée une ambiance qui colle à la perfection aux images de Kawajiri. L'orchestration monumentale, loin de la bouillie qui nous est martelée bien souvent dans des films hollywoodiens a su restée précise, inspirée et parfois violente.
Avant tout film d'action, VHD est aussi un nouveau regard sur le mythe du vampire. "D", exclu de part ses origines mi-vampire, mi-humaine, est emprunt d'une profondeure et d'une solitude prodigieuse. Ni bon, ni méchant, 'D' est avant tout un anti-héro de la trempe d'un Eastwood à la sauce spagetthi, personnage avec lequel il partage de nombreux points communs. Link Meier ensuite, le prince des ténèbres pourchassé par une horde de guerriers pour la seule raison d'avoir enlevé celle qu'il aime... La cruauté ne vient pas forcément de ce vampire sensible au romantisme gothique.