Wonderful Days est le premier long-métrage de Kim Moon-Saeng. Ce film d'animation coréen a nécessité 5 ans de travail pour aboutir et ainsi faire jeu égal avec les productions japonaises. Habile mélange d'animation 2D, 3D et de maquettes, ce film a révolutionné l'animation coréenne et a ouvert à de nouveaux projets de films de nouveaux horizons et de nouveaux financements. Le film a également connu un succès relatif en France suite à sa diffusion au festival de Cannes le 12 mai 2003, au festival de Gérardmer le 29 janvier 2004 et grâce à sa sortie en salle le 16 juin 2004.

Pour mieux découvrir l'univers de la série et sa création, je vous invite à consulter notre article.

Nous sommes en 2142. Une terrible catastrophe écologique provoquée par des guerres successives a plongé la planète sous une couche de pollution. Les survivants les plus fortunés utilisent cette pollution pour alimenter en énergie leur citadelle hight-tech, Ecoban, contrôlée par le programme Delos. Le reste de la population se retrouve dans une autre citée dénommée Marr. Les habitants d'Ecoban commencent à s'inquiéter pour leur survie car la pollution diminue graduellement sur la planète. Pour éviter leur destruction, ils conçoivent un plan qui consiste à mettre le feu à la cité de Marr afin d'obtenir de nouvelles réserves d'énergie et également mater la rébellion qui s'y trouve.

Wonderful Days est enfin disponible en DVD.

Certes ce film est un véritable régal pour les yeux et les oreilles, il fait jeu égal avec les plus grosses productions nipponnes et américaines mais il n'évite pas les écueils de ces illustres sources d'inspiration. On retrouve donc un scénario classique se déroulant dans un futur lointain où la pollution nuit à la santé d'une certaine catégorie de survivants qui sont traités en esclave par une élite utilisant cette même pollution pour survivre. Les inspirations sont très nombreuses pour le scénario et on ne trouve rien de profondément original dans le fond. Les personnages sont eux aussi sujets à controverse. Ni originaux ni foncièrement sympathiques, ils ne constituent pas le véritable moteur du film. Tout comme l'histoire, on retrouve de grands classiques dans les relations entre les différents personnages principaux comme un triangle amoureux constitué de 2 hommes anciennement amis devenus rivaux et d'une femme un peu perdue dans ses sentiments et s'apitoyant sur le sort réservé à la population de Marr. Les personnages secondaires restent anecdotiques et souffrent d'un design trop sommaire par rapport aux personnages principaux.

Au niveau technique, le film est bluffant. Sa réalisation est splendide avec de magnifiques effets 3D qui s'intègrent plutôt bien à l'animation 2D. A ce niveau là, les Coréens font très fort et rivalisent sans aucun souci avec leurs homologues japonais. La mise en scène est très inspirée et nous offre de magnifiques moments de bravoure. Mention spéciale au final qui est magnifiquement orchestré même si il est un peu confus.

Concernant l'édition DVD en elle-même, il faut bien avouer que l'on reste un peu sur notre faim. Avec une image qui est loin d'être impeccable, un master directement tiré de la version diffusée au cinéma chez nous et non la version Director's Cut du réalisateur, il faut bien avouer que cette édition n'a que le mérite de nous proposer une piste française en 5.1. Oubliez également la piste DTS coréenne qui cède sa place à une piste 5.1. Le second DVD de bonus est certes intéressant grâce aux Making-Of mais on aurait aimé en avoir encore plus.

Mon avis: Wonderful Days est un film magnifiquement réalisé mais qui souffre du syndrome des gros blockbusters très attendus à savoir que les effets spéciaux ne font pas un bon film. A trop vouloir faire jeu égal avec les grosses productions internationales, il ne faut surtout pas en garder uniquement les mauvais côtés. Dommage.

Gersende Bollut (09 Juin 2005 à 18:06) : Attendu de longue date, j'ai enfin pu découvrir Wonderful Days par le biais de cette édition DVD. Passée la déception d'un univers complexifié sans raison pour le seul but visiblement d'embrouiller le spectateur avec des enjeux politiques lui échappant, et une intégration 2D/3D pas toujours très heureuse, les séquences brillantes en terme de mise en scène s'enchaînent... jusqu'à un final véritablement réussi qui n'est pas sans rappeler le Metropolis de Rin Taro. Dommage néanmoins que le récit du film s'emberlificote dans des digressions inutiles, lesquelles souffrent en outre de ruptures de ton assez pénibles à suivre. Restent les suppléments de cette édition, d'excellente qualité, avec notamment une très bonne interview du réalisateur, confiant que le personnage de Jay est directement inspiré d'Isabelle Adjani... En somme, ce long métrage coréen constitue une belle curiosité, mais n'en reste pas moins dénué de défauts. A Kim Moon-Saeng de transformer l'essai.