Au même titre que Disney, Mc Laren ou Grimault, Jim Henson a su trouver sa place auprès des génies de l'animation. Cet homme à l'imaginaire débordant et à l'humour décapant est le créateur du
Muppet Show, série populaire dont les mérites ne sont plus à vanter. Mais il n’a pas fait que cela ! En effet, non content d'avoir créé l'une des séries les plus regardée des années 80, il va aussi avec
Dark Crystal (1982) révolutionner totalement le cinéma de l'imaginaire en signant là "
l'un des plus beaux films de marionnettes jamais réalisés". Vous l'aurez probablement compris, Jim Henson était loin d'être un manchot.
Film mineur de sa carrière,
Labyrinthe fut aussi l'un des derniers projets cinématographiques de sa vie en tant que réalisateur. Disons-le franchement, le seul gros inconvénient du film (en plus d'un scénario un peu enfantin, mais qui reste toutefois très agréable) réside dans la présence de David Bowie. En effet, alors que nous pourrions passablement apprécier son jeu d'acteur, il nous est beaucoup moins facile d'apprécier son apport à la bande-son, qui sans vouloir jouer les fines bouches est très loin de ce que Bowie a pu faire de mieux. De la musique typique des années 80 avec tout ce que cela sous-entend de
kitsch et de sons pré-enregistrés. Mais bon, ne nous attardons pas sur ces quelques petits points négatifs quand on ne peut qu’admirer le reste du film. En effet
Labyrinthe est clairement une adaptation humoristique d’un petit conte sans prétention. C’est pathétique, parfois très bête voire un peu malsain, mais l’on passe de bons et grands moments de franche rigolade. Un bon mélange entre
Dark Crystal et
le Muppet Show. On se retrouve en effet dans un univers fantastique où vivent gobelins, monstres et où règne un délire constant (qui n’est pas sans rappeler l’univers extraordinaire de Lewis Carroll -
Alice au Pays des Merveilles). Une sorte de grosse poilade où les animateurs et réalisateurs essayent de nouvelles choses et se lancent dans des délires très surprenants.
L'ensemble est très travaillé et d’une beauté plastique hallucinante, clairement plus maîtrisé que
Dark Crystal,
Labyrinthe étant pourtant plus ancien. Nous pouvons applaudir le formidable travail effectué par les
designer et les artistes (pour la plupart, les mêmes ayant travaillé sur
Dark Crystal) qui ont contribué à la création d'un tel univers mais aussi et surtout aux animateurs qui se sont vraiment surpassés. Notamment avec Hoogle ou le gardien de Cowboldville qui sont de véritables petits bijoux, mélange habile d'acteurs et de mécaniques. C'est fluide, beau et réaliste ! Mention spéciale pour la scène d’anticipation dans un labyrinthe librement inspiré de l’œuvre
Relativity du grand artiste MC Escher, une magnifique séquence !
Notons enfin que ce film mélange acteurs et marionnettes, chose très fréquente chez Jim Henson, même si cela n'est pas vraiment le point fort du film... En effet le jeu d'acteur ne casse pas des briques, et heureusement que les marionnettes sont là pour remonter le niveau.