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Phénix

l'Oiseau de Feu
Film

Critique de Gersende Bollut, le Samedi 15 Avril 2006 à 09:46

Staff Technique
Oeuvre orig. : Osamu Tezuka
Prod. exécutif : Susumu Akitagawa et Kiichi Ichikawa
Producteur : Osamu Tezuka
Réalisation : Taku Sugiyama
Scénario : Osamu Tezuka et Taku Sugiyama
Dir. artistique : Shinji Itô et Tsuyoshi Matsumoto
Musique : Yasuo Higuchi
Animation : Noboru Ishiguro et Kazuko Nakamura
Acteurs : Kaneto Shiozawa
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Japon
Titre original : Hi no tori 2772, Ai no kosumozon
Type : Film
Genre : Fantastique
Durée : 2 h
Année de prod. : 1980
Produit par : Tezuka Production Company, Toho

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.85
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (06/12/2005)
Editeur : Wild Side Video
Format sonore
Japonais Français
Dolby Digital Mono Mono
Japonais Mono ; Français Mono

Sous-titre(s) : Français.
Bonus/Goodies :
  • Regards croisés sur Osamu Tezuka
  • Osamu Tezuka et l'animation TV
  • Galerie photos commentée
  • Filmographies
  • Bandes-annonces
  • Liens Internet

  • 4 : Très bon !
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    Godo est un enfant du 22ème siècle, né dans un monde au bord du chaos, où les humains sont devenus de simples outils, élevés, sélectionnés et éduqués par des robots. Godo a la chance de trouver de l'aide auprès d'Olga, femme-robot qui le soutient pour franchir les obstacles qui se dressent devant lui et l'encourage dans sa volonté à devenir pilote. Mais les choses se compliquent quand Godo doit capturer un mystérieux oiseau de feu dont le pouvoir d'immortalité peut, peut-être, ramener à la vie une Terre qui se meurt...



     Image
    3.5 : Bon
    Diverses tâches et poussières parsèment un master visiblement éprouvé -le film date de 1980 et n'est donc pas de toute première fraîcheur. Mais les couleurs apparaissent cependant pimpantes (parfois trop au niveau des rouges) et la gestion des contrastes très bonne. Et si quelques défauts de compression sont à signaler, une définition tout à fait satisfaisante rattrape le tout... De manière générale, nous ne saurions bouder notre plaisir de (re)découvrir Phénix dans de telles conditions !
     Son
    3.5 : Bon
    Au programme, des pistes VO et VF, toutes deux Mono, témoignant de la volonté de l'éditeur de respecter le format d'écoute original de l'œuvre. On ne peut pas vraiment reprocher quoi que ce soit à ces pistes, qui bénéficient d'un mixage équilibré avec des effets sonores bien restitués. En outre, la musique ne couvre à aucun moment les dialogues, qui restent parfaitement audibles. A noter enfin l'excellent doublage français, réalisé expressément pour cette édition DVD. Bravo (et merci) Wild Side !
     Interactivité 4.5 : Excellent ! Packaging 4 : Très bon !
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    Fidèle à son habitude, l'éditeur ouvre le DVD sur une sélection de bandes-annonces de productions animées déjà disponibles ou à venir sur support numérique (une étape qui peut être sautée en appuyant sur la touche Menu). Autre tradition de l'éditeur, la présence d'un certain nombre de suppléments réalisés en interne afin d'enrichir l'interactivité de titres souvent produits à une époque où les bonus n'étaient pas monnaie courante ! Mais nous parlons là d'une époque que les moins de 10 ans ne peuvent pas connaître... ;o)

    Dans le cas présent, deux modules de première main s'offrent à nous, à commencer par des Regards croisés sur Osamu Tezuka, où le cinéaste Rintaro et Matsutani, membre de Tezuka Productions, reviennent sur les débuts de l'auteur, ses influences (Disney en tête) et l'opposition animation pleine / animation limitée. Les anecdotes fusent, les rappels chronologiques également, et, de fait, ce documentaire de près d'un quart d'heure s'avère passionnant, car riche en informations de toutes sortes.
    Suit un module donnant à voir dans sa presque intégralité la conférence donnée par Rintaro à l'occasion du festival Anima 2003, avec pour thème l'animation limitée propre à Tezuka et les conditions de réalisation des séries de l'auteur (loin des standards Disney), qui ont conditionné la production nippone d'aujourd'hui. Ilan N'Guyen traduit le plus fidèlement possible les paroles de Rintaro, et même si l'austérité du module en découragera peut-être plus d'un, la pertinence du propos mérite vraiment le détour.

    Non moins intéressante demeure la galerie photos commentée (une première pour l'éditeur), qui retrace le parcours de Phénix, du manga d'origine au film, parle de l'ambition folle que plaçait Tezuka dans ce projet et sa relative déception au final, et évoque la sortie pour le moins discrète du long métrage en France, d'abord au cinéma via une distribution très limitée, puis en VHS sous le titre des Vengeurs de l'Espace. Bourré d'informations, le commentaire est tout à la fois instruit, passionnant et efficace. Chapeau bas !
    Le DVD propose enfin les filmographies d'Osamu Tezuka et du réalisateur Taku Sugiyama, la bande-annonce originale du film et des liens Internet de rigueur. Voici donc une édition tout à fait complète et fort bien conçue, qui mérite une salve d'applaudissements. La jaquette étant par ailleurs magnifique, Phénix a toutes les qualités requises pour figurer dans votre DVDthèque...

  • Regards croisés sur Osamu Tezuka (13'55)
  • Osamu Tezuka et l'animation TV (19')
  • Galerie photos commentée (8'10)
  • Filmographies
  • Bande-annonce de Phénix
  • Liens Internet
  • Bandes-annonces : Léo, Roi de la Jungle, Kié, la Petite Peste et les Gnoufs.

  •  Bilan artistique   
    4.5 : Excellent !
    Réalisé au tout début des années 80 par Taku Sugiyama (responsable de séries telles que Tao Tao, les 3 Mousquetaires ou les Aventures du Bosco), sur une idée originale d'Osamu Tezuka, Phénix, l'Oiseau de Feu constitue une date importante dans l'Histoire de la japanimation. Sec, âpre et sans concessions, ce film dénué d'humour (à l'exception de personnages secondaires anecdotiques ou des habitants absurdes de la planète où se réfugient les évadés révoltés) bénéficie d'un récit dense, ramassé, aux enjeux forts. Ainsi cette romance contrariée entre Godo et Lena, qui n'est autre que la future promise de son... frère. Plus encore, la thématique écologique, qui fut l'une des préoccupations majeures de Tezuka, demeure très présente et s'avère même étonnamment moderne pour l'époque de production. En tirant une sonnette d'alarme prophétique sur la destruction annoncée et inéluctable de la Terre par la seule faute des humains, aveuglés de puissance et inconscients de leurs actes, Phénix apparaît comme un film très en avance sur son époque, avec un propos profondément humaniste que ne renierait pas Hayao Miyazaki.
    Autre notion abordée et depuis largement développée par Mamoru Oshii, les relations homme-machine. Traitée avec subtilité, Tezuka se fend d'ailleurs d'un paradoxe surprenant et audacieux, avec d'une part Olga, la femme-robot de Godo qui, nourrissant des sentiments envers son maître, apparaît infiniment humaine, et d'autre part les dirigeants de la planète Terre qui, tout êtres humains qu'ils sont, semblent souvent de pierre ! Ce contraste fort n'est qu'une des ramifications secondaires du film (le thème du sacrifice est également marquant), mais nourrit un récit déjà riche en rebondissements surprenants et séquences d'action des plus efficaces (la scène de combat musclée, le duel final avec le Phénix...).
    Ajoutons à cela une totale absence de manichéisme (le chef du camp retenant prisonnier Godo le laisse presque s'échapper, le vieillard incitant Godo à s'évader refuse de tuer les poursuivants car il apprécie l'un deux, etc.), un soupçon d'érotisme (la pose très suggestive d'Olga sur le devant du vaisseau...) et une pointe d'émotion (les premières minutes du film sans dialogues suffisent à dresser une brillante et touchante exposition du protagoniste principal), et Phénix achève son statut de film atypique, aux multiples facettes. De fait, même si le long métrage n'échappe à quelques problèmes de rythme ni à une mise en scène pas toujours très heureuse (ruptures de ton fréquentes), il reste incontestable que nous avons là une très grande œuvre japonaise, jetant de multiples pistes de réflexion.

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 4.5 : Excellent !
    Considéré comme l'"œuvre de sa vie" par Tezuka lui-même, Phénix, l'Oiseau de Feu est un long métrage d'une rare intensité, un concentré d'émotions mêlant aventure et romance, drame et science-fiction, avec un récit humaniste incroyablement moderne et d'une folle ambition. Au regard de l'entreprise, même les imperfections (des problèmes de rythme mineurs, plus d'humour eut été bienvenu...) finissent par devenir des qualités, c'est dire. Pour ne rien gâcher, Wild Side nous propose sur cette édition numérique des suppléments d'une indéniable pertinence, à même de lever davantage le voile sur un film injustement méconnu dans nos contrées. Et définitivement impressionnant.


    Points Forts Points Faibles
    + Un film réussi par bien des aspects
    + Un scénario riche en rebondissements
    + Une thématique écologique forte
    + Une fin inattendue... et émouvante
    + Qualité de la VF
    + Grand intérêt des suppléments
    - Quelques problèmes de rythme

    Note Globale
    4.5 : Excellent ! Ca frise la perfection !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Tezuka Production Company, Toho
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