Le studio Deen nous a habitués à des oeuvres très soignées d'un point de vue visuel et Sadamitsu le Destructeur ne déroge pas à la règle: on a droit à un character design sympathique et régulier, des décors riches et fouillés (qui sont la copie conforme d'endroits réels, tags compris!) et une animation fluide qui nous vaut des scènes de combat spectaculaires. Ajoutez à cela le superbe travail réalisé sur les couleurs et les jeux de lumière, qui est l'une des marques de fabrique du studio, des monstres au design très original ainsi qu'une mise en scène assez dynamique, et vous obtenez une série qui offre un plaisir constant pour les yeux.
Au niveau de l'histoire, si on a l'impression de prime abord que l'on va assister à une énième variation de la lutte entre les gentils Terriens et les méchants extraterrestre, on va vite s'apercevoir que le scénariste nous a concocté quelques surprises en cours de route. D'abord, on a affaire à un héros qui est loin d'être l'un de ces nobles bênets tourmentés défendant le monde par idéal. Si Sadamitsu a un bon fond, c'est avant tout par amour de la bagarre qu'il accepte de pourchasser les Ryuketai. C'est d'ailleurs ce qui rend le personnage extrêmement sympathique: il est franc et direct, fidèle à ses amis, impitoyable avec ses ennemis (auxquels il offre cependant du mercurochrome et des sparadraps pour soigner leurs blessures après les avoir copieusement tabassés!) et il ne s'encombre d'aucune philosophie ni d'aucun préjugé. Il semble être un hommage quelque peu parodique à ces héros de l'ancien temps "à la John Wayne", bourrus d'apparence mais finalement pas si méchants, et surtout absolument indestructibles. C'est d'ailleurs ce que suggère le générique d'ouverture, très "western spaghetti", avec l'image de Sadamitsu chevauchant Kulon, tel le "poor lonesome cowboy" que l'on voit disparaître au soleil couchant à la fin des classiques du far west...
Mais là ne s'arrête pas l'intérêt de la série. Les amateurs de baston y trouveront aussi leur compte et apprécieront les multiple bagarres de notre héros casqué, qui fait - évidemment - preuve d'une grande abnégation et d'un grand courage dans ses affrontements avec des Ryuketai plus redoutables les uns que les autres, mais aussi un sens de l'humour décalé qui vient contrebalancer ce que l'histoire aurait de trop sérieux. Et comme si cela ne suffisait pas, les auteurs ont également injecté une jolie romance à travers le temps qui ajoute encore une dimension supplémentaire à une série bien plus riche qu'il n'y paraît...