Pour cette série à fort potentiel, Kero nous propose une excellente VF réalisée par le studio Lincoln sous la direction artistique de Christian Brousselle. Le rôle titre a été confié à Alexandre N'Guyen, qui interprète également les personnages de Shû dans L'autre monde et de Shugo dans .hack//LEGEND of the TWILIGHT. Le jeune comédien se montre vibrant, passionné et fait ressortir toute la détermination et le courage d'Ippo, tout en conservant son côté naïf et maladroit. Face à lui, Sébastien Desjours (Kyo Soma dans Fruits Basket, Johann Liebert dans Monster campe un Miyata intense et renfermé, entièrement concentré sur l'objectif qu'il s'est fixé. Emmanuel Gradi (Mugen dans Samurai Champloo, Gain Bijou dans Overman Gainer, Alexander Anderson dans Hellsing, Fernand de Morcerf dans Gankutsuou) apporte lui toute sa gouaille au personnage de Takamura, tandis que Benjamin Pascal (Seiji Sawamura dans Midori Days, Suguru Misato dans Mahoromatic, Ryu Soma dans Argento Soma) et Donald Reignoux (Shinji Ikari dans Evangelion, Haku dans Le voyage de Chihiro) se montrent dynamiques et convaincants dans le duo comique formé par Aoki et Kimura. Enfin, après des rôles sérieux comme ceux du procureur Villefort dans Gankutsuou ou d'Aramaki dans Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, Frédéric Cerdal nous prouve ici avec le personnage de Kamogawa qu'il est aussi parfaitement à l'aise dans une veine plus légère.
Au niveau de l'adaptation à proprement parler, il n'y a pas de défaut particulier à signaler, tant pour les sous-titres que pour le doublage. Les dialogues sont fluides et la fidélité à l'original est préservée. On pourra cependant remarquer que les tournures de phrases de la VF sont souvent plus élégantes que celles des sous-titres.

Personnage	Acteur
Ippo Makunouchi	Alexandre N'Guyen
Ichiro Miyata	Sébastien Desjours
Genji Kamogawa	Frédéric Cerdal
Mamoru Takamura	Emmanuel Gradi
Masaru Aoki	Benjamin Pascal
Tatsuya Kimura	Donald Reignoux

Ippo le Challenger a un style visuel assez étonnant pour une série datant de 2000. En effet, il y a comme un petit côté "vieille école" dans le character design, aux contours très marqués et qui use beaucoup des ombrages . De même, l'utilisation des lignes pour indiquer les mouvement rapides est une technique que l'on ne trouve pas souvent dans les séries récentes. Quoi qu'il en soit, l'ensemble est très agréable à regarder, les visages sont très expressifs (avec des nez qui font un peu penser aux personnages dessinés par Nobuteru Yuuki (Escaflowne et Heat Guy J). Les décors sont plus que corrects, avec un bon niveau de détail et des couleurs naturelles mais riches. L'animation, fluide et naturelle elle aussi, se montre très convaincante et prouve que l'on n'a pas besoin de la 3D pour faire de bien belles choses.
Côté scénario, ces cinq premiers épisodes contiennent les ingrédients que l'on s'attend à retrouver dans une série de sport: on a affaire à un jeune garçon dont la vie difficile va se retrouver radicalement transformée par sa rencontre avec le sport, avec tout ce que cela implique d'épreuves difficiles, d'obstacles à surmonter, de volonté et de dépassement de soi. A côté de cela, la boxe est traitée de façon très réaliste (on est à des années-lumière des coups "chevaliersduzodiaquesques" de Ring ni kakero). Les séances d'entraînement d'Ippo nous permettent de visiter les coulisses de ce sport unique et nous montrent tout ce qu'il requiert au niveau physique et mental. Ce côté réaliste, sérieux (et même parfois dramatiques) se retrouve également dans Ashita no Joe, par exemple, mais là où Ippo se démarque de son prestigieux aîné, c'est par son côté humoristique et ses nombreuses scènes burlesques qui font pendant à l'intensité des combats et qui empêchent la série de tomber dans le grandiloquent.