D'un point de vue technique, Vampire Hunter D a pris un sacré coup de vieux, surtout si on le compare avec sa récente suite, le fabuleux Bloodlust de Yoshiyaki Kawajiri. Plus raisonnablement, si on le compare avec des oeuvres sorties durant la même période, on se rend également compte que la fluidité de l'animation et les différents effets spéciaux n'ont jamais été l'atout majeur du film.

Ces défauts ne doivent pas nous empêcher d'apprécier les nombreuses qualités du film. L'histoire est efficace et rondement menée. Ici pas de temps mort ni de discours rébarbatif. Elle nous plonge dans les ténèbres , dans un monde où co-existent dans le sang vampires, monstres et humains. L'atmosphère cauchemardesque est appuyée par des décors sinistres, gothiques et par une partition musicale en parfaite osmose avec cet univers graphique torturé. Les personnages, à l'image de D, sont originaux et loin de tout stéréotype. Si leur design peut manquer de précision, la force des lignes imaginées par Amano reste intacte et insuffle aux protagonistes une vigueur poignante.

Un dernier mot sur la violence, qui est omniprésente. Les débordements graphiques font partie intégrante de Vampire Hunter D et, si j'ose dire, en font tout son charme. Le réalisateur n'a pas lésiné sur les effets gores, comme nous le prouve cette première scène où Doris arrache littéralement la moitié du crane d'un monstre avec son shotgun, ainsi également que le combat entre D et le gigantesque Golem, qui terminera en bouillie pour bébé dans une gerbe de sang et de tripes.