Mon voisin Totoro représente un tournant dans l'histoire du célèbre Studio Ghibli. S'il symbolise aujourd'hui le succès tant commercial qu'artistique du studio, la gestation du film n'a pas toujours été évidente, loin s'en faut. Le projet remonte aux débuts des années 80, après que Miyazaki et son alter-ego Takahata aient réalisé Panda Ko Panda, deux courts-métrages contant les aventures d'une petite fille et d'un gros panda. Après Le château dans le ciel, le studio Ghibli est au bord du gouffre. Miyazaki est prévenu: si Mon voisin Totoro est un échec, le studio devra fermer ses portes. Malgré toute cette pression que l'on peut imaginer, Miyazaki offre au public en avril 1988 un film d'une poésie absolument fantastique à la portée universelle. Le film remporte un succès confortable qui ne s'est pas démenti par la suite. La vente des produits dérivés apportera deux ans plus tard un ballon d'oxygène appréciable au studio, permettant à Miyazaki et à Takahata de poursuivre leurs projets.
Aujourd'hui, Totoro est ancré dans l'inconscient collectif japonais et est devenu une icône irremplacable.

Mei, Satsuki et leur papa emménagent dans une vieille maison à la campagne, se rapprochant ainsi du village où est hospitalisée leur maman.
Euphoriques, elles courent, virevoltent dans cet endroit magique. La petite famille s'installe dans la bonne humeur même si de petites créatures semblent partager leurs murs. Un après-midi, Mei apercoit une drôle de petite bestiole. En la poursuivant, elle glisse dans le creux d'un arbre gigantesque et tombe nez à nez avec Totoro, l'esprit de la nature...

Mazinga : Tonari no Totoro fait partie de ces oeuvres intemporelles que le passage du temps n'affecte pas. Doté d'une richesse visuelle incroyable, le film suscite en nous à tout moment une émotion, un sourire. A la beauté formelle des images et des compositions sonores, s'ajoute le bonheur de partager l'émerveillement de Mei et de Satsuki. La limite entre le réel et l'imaginaire est volontairement estompée et l'on passe du monde des adultes au monde merveilleux de Mei et Satsuki sans s'en rendre compte.

Au même titre que le Pompoko de Takahata, Totoro est porteur d'un message simple et profond. Miyazaki envisage ici un savoir-vivre qui conjuguerait habilement nature et progrès économique. L'homme n'est pas supérieur à la nature mais en fait tout simplement partie. Elle est essentielle dans sa quête du bonheur. Miyazaki s'inscrit modestement dans la pensée rousseauiste du 18è siècle (lire à ce titre l'"Émile" de J.J. Rousseau, chantre de la nature s'il en est) et logiquement dans la religion Shinto, qui place la nature comme l'élément fondamental de la vie, impliquant ainsi le respect le plus profond.
Pur moment de poésie et hymne sincère à la nature, ce film s'adresse directement à notre coeur. Inoubliable.


Algol: Totoro fait parties des oeuvres-clés de l'animation japonaise. Miyazaki y laisse vraiment éclater tout son talent et nous fait passer 1h30 de véritable bonheur, tout d'abord en raison de beauté visuelle (décors superbes, jeux de lumière, animation fluide au service d'une mise en scène précise et inspirée) mais aussi et surtout par sa thématique de la vie en harmonie avec la nature, un thème qui lui est particulièrement cher.
Le film déborde d'imagination et de trouvailles visuelles, à l'image du neko-bus. Il oscille en permanence entre le monde imaginaire de l'enfance, baigné de poésie et de magie (avec Totoro et les autres créatures de la forêt) et le monde réel des adultes, avec ses moments plus difficiles (la maladie de la maman). Miyazaki nous fait en permanence passer d'un monde à l'autre, au point qu'ils en finissent par se mélanger.
Totoro est une oeuvre culte au Japon (tout le monde - ou presque - connait la sihouette de Totoro), et à juste titre. Totoro est sans doute l'un des "monstres" les plus sympathiques de l'animation japonaise, l'ami magique dont tout le monde a rêvé étant enfant. Et à ce titre, Totoro est certainement une oeuvre universelle, qui peut pleinement être appréciée par tous les enfants du monde, qu'ils soient petits ou grands!