Disons-le d'emblée, ce n'est pas par sa pure beauté visuelle que Sailor Moon s'est attirée les faveurs de si nombreux téléspectateurs. Si le character design est plutôt réussi (du moins en ce qui concerne les personnages principaux), les décors, eux, sont franchement laids et d'une simplicité frisant l'indigence. Ils sont en plus affublés de couleurs pastelles roses, bleues, jaunes et vertes qui ne contribuent pas à en donner une bonne impression.
Heureusement, le contenu est là pour rattraper la forme. A la base pourtant, rien de bien extraordinaire: Sailor Moon est l'une de ces nombreuses magical girls fort populaires dans les séries japonaises. Mais les producteurs ont eu l'excellente idée de combiner ce monde des magical girls avec celui des super sentai, très à la mode à cette époque, et dont la Toei s'était fait une spécialité. Et du coup l'on se retrouve non pas avec une, mais cinq Sailor Guerrières, chacune vêtue d'un costume d'une couleur spécifique, et disposant de pouvoirs particuliers.
Deux autres facteurs contribuent à distinguer Sailor Moon des autres productions sur le même thème. Tout d'abord, il y a l'importance accordée à la vie "normale" des nos héroïnes. La série aborde ainsi sans avoir l'air d'y toucher des tas de petits problèmes de la vie quotidienne d'une adolescente: le premier amour, les rèves de célébrité, les problèmes de poids, les examens, les relations avec les camarades de classe... De plus, elle montre également comment une jeune fille un peu cruche prend petit à petit conscience de ses responsabilités et entre peu à peu dans l'âge adulte. Cela assurera à l'anime un public nombreux de jeunes filles. Mais à côté de cela, la série comporte assez d'action pour attirer un public masculin, qui ne reste pas non plus insensible à ce groupe de jeunes demoiselles en costume marin...
La deuxième grosse différence est dans le ton de la série. Si l'humour est extrêmement présent (avec toute la panoplie de grimaces, visages grotesques, passages en SD etc.), le fond de l'histoire reste sérieux, voire grave, et nos guerrières risquent leur vie à chaque confrontation avec les monstres de Beryl et de ses acolytes. A ce niveau, les trois derniers épisodes sont particulièrement révélateurs et donnent à cette première saison une dimension encore jamais atteinte dans une série de magical girls.
Un dernier petit mot sur le doublage, typiquement japonais par son dynamisme qui frôle furieusement l'hystérie. Je dois bien avouer que les pleurnicheries d'Usagi ont tendance à me taper sur les nerfs, surtout que l'état de la bande sonore les rend difficilement suportables. A noter que l'on retrouve dans le cast des doubleurs déjà présents sur Saint Seiya, à l'image de Tohru Furuya, de Keiko Han ou encore de Keiichi Nanba.