Au coeur de l'énigmatique pays Prydain, un jeune garçon du nom de Taram se porte volontaire pour une mission héroïque. Equipé d'un glaive aux propriétés magiques, Taram doit éviter que le perfide Seigneur des Ténèbres ne tire profit des pouvoirs surnaturels d'un mystérieux chaudron magique. Dans son aventure, il sera épaulé par la jolie Princesse Eloïse, Gurki, une adorable petite créature tout en poils et un attendrissant porcelet doué de clairvoyance...

Taram est le 30ème film de Disney. Malheureusement, lors de sa sortie, il n'a pas eu le succès espéré. La cause en est qu'à l'époque, les films Disney étaient très orientés enfants (Rox et Rouky, Winnie l'ourson, Basil, etc.). En plein milieu de ces films arrive le vaillant Taram et son style tout-à-fait différent. Ici, pas de chansons ou d'humour enfantins, et même si le film reste en théorie pour les plus jeunes, on remarque tout de suite que le ton donné est plus adulte. L'humour est bien présent avec des personnages comme Gurki ou Doli mais il reste un peu plus subtil qu'à l'accoutumée. L'ambiance très noire du Seigneur des Ténèbres et de tous ses acolytes montre vraiment la volonté de changer de style.
Avec le temps, Taram et son côté rebel, par rapport aux autres films de la firme, a acquis une belle réputation auprès des connaisseurs et est devenu à son tour un grand film dans le coeur de certains. Avec une sortie en DVD, il faut espérer que ce film prenne enfin vraiment place dans les rangs des classiques Disney.
L'édition DVD est ici la version Bénélux. Elle présente une belle galerie d'images en bonus, ce qui est très appréciable. Pourtant, les fans de Taram risquent d'être déçus pour deux raisons. Tout d'abord, la version française n'est pas l'originale. Elle se laisse écouter et le jeu des doubleurs n'est pas si mauvais que cela mais la nostalgie du premier doublage est là et laissera une petite déception pour les plus grands fans. L'autre raison est que le film est en 4/3. Le ratio de l'image est ici respecté grâce à un format en 2.35 mais il faut avouer que tout le monde attendait une édition 16/9 digne de ce nom.
L'édition française corrigera peut-être ce dernier point, mais pour la version française il est fort à parier que ce sera aussi le nouveau doublage. La bande-son est de très bonne qualité que ce soit en version française ou anglaise. Une bonne exploitation des enceintes arrière est très appréciable.
Vous l'aurez compris, le film à mes yeux est un chef d'oeuvre et est l'un des plus beaux de Disney que je connaisse. Personnages attachants, ambiance lugubre et très belles musiques font de ce film une pure merveille. Ajoutez à cela une pointe d'humour et de tendresse. Disney nous offre un film dans un style différent de ses habitudes mais très appréciable et qui aurait dû avoir plus de succès lors de sa sortie en salles. Les plus difficiles attendront l'édition française qui devrait être en 16/9, mais malgré ces petits défauts, cette édition n'est vraiment pas décevante et je le répète, c'est un réel plaisir de revoir ce film qui n'a vieilli à aucun niveau...

Gersende Bollut (07 Mars 2005 à 22:28) : Critique du Zone 2 France / Taram et le Chaudron Magique occupe une place bien à part, quasi-marginale, dans l'Histoire des longs métrages estampillés Disney. L'ambiance délibérément crépusculaire et épique de l'aventure font de cette œuvre d'heroïc fantasy un classique de l'animation, qui n'est pas sans lorgner du côté de l'univers d'un certain Tolkien. Cependant, opérant la transition entre les anciens et les nouveaux animateurs du studio, le film demeure bancal, la faute en incombant aux nombreuses maladresses du scénario et au charme globalement inopérant des protagonistes (à l'exception de Gurki, bestiole au capital sympathie indéniable). En l'état, Taram reste toutefois réellement effrayant, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités.
L'intérêt principal de l'édition DVD hexagonale reste évidemment le très beau master 16/9, justifiant l'achat sans hésiter en comparaison de la version belge. Assortie d'une magnifique et abondante galerie d'images, d'un jeu et d'un court-métrage en suppléments, cette édition s'avère donc soignée mais réservée aux fans d'un film qui aurait gagné à développer davantage son récit et ses personnages...