Kang Ho-jeong - 18 titres - 42 min 20 sec.
Il éxiste plusieures éditions d'Oseam proposant au choix en plus du film l'OST, un puzzle, ou des cartes.

L'artiste nous offre des compositions inspirées et mélodieuses en parfait accord avec le film. Elles sont douces et mélancoliques. L'utilisation du piano prédomine. Si une certaine influence du compositeur Joe Hisaishi se ressent parfois, le compositeur parvient à s'en détacher pour trouver son propre style. Des duos et autres extraits du film viennent agrémenter l'ensemble qui atteint un niveau remarquable !

Oseam nous narre l'histoire bouleversante du petit Gilson confronté à son destin. Contrairement au Tombeau des lucioles de Takahata Isao, qui dès le départ pose les bases d’une histoire sans autre issue que la mort, Oseam sème tout du long des moments de pur bonheur et ne nous prépare à aucun moment à la fin tragique. Véritable petit trublion à ses heures, Gilson sème, avec l’innoncence qui caractérise les enfants de son âge, le trouble dans le petit univers parfaitement ordonné du temple. Entre ses irruptions bruyantes au beau milieu des séances de méditation et sa maladresse récurrente, il nous apparaît plein de vie et de gaieté et par dessus tout terriblement attachant.

A travers ce personnage, c’est toute la fragilité des enfants qui est mise en exsergue. La nécessité de l’amour maternel est ici presque tangible. La recherche de sa mère qu'il croit d'abord vivante se transforme à mesure qu'il prend conscience de la réalité, en une quête spirituelle. Le niveau topographique de son environnement naturel évolue en même temps que lui, comme pour mieux nous aider à comprendre son évolution mentale. D’abord la mer où il débute son aventure, puis les chemins à travers bois où il rencontre les moines, la moyenne montagne où il apprend les préceptes du boudhisme et enfin le sommet montagneux le plus élevé qui sera déterminant.

La très belle et triste histoire que nous conte Oseam est mise en valeur par une qualité technique et un sens artistique admirables. La beauté des décors tout d'abord atteste d'une étude minutieuse de la nature. Ce souci du réalisme se conjugue de la plus belle façon qui soit avec une vision résolument poétique de l'univers dans lequel évoluent les protagonistes. Sans atteindre le niveau de détail des meilleurs productions Ghibli, Oseam nous offre de véritables peintures aux tons pastels souvent rehaussées de touches de couleur éclatantes. Les rouges feuilles d'automne laissent peu à peu place au blanc manteau de l'hiver. S'ajoute à la description fidèle de la campagne coréenne celle de la vie au sein du monastère boudhiste par petites touches, simples et précises.

Le chara design, sans être très détaillé, est soigné et de manière générale très agréable. L'animation des personnages est fluide. Bien que le ton du film soit très posé, les quelques scènes d'action permettent aux animateurs d'illustrer l'étendue de leur talent, notamment lors de la scène de luge où Gilson et le moine dévalent les pentes enneigées à toute allure.

Ce tableau ne serait pas terminé sans parler de la beauté des compositions musicales (voir Oseam OST) et surtout de la justesse du doublage qui offre un relief incroyable aux personnages. Leurs émotions sont chargées d'une rare intensité et même les plus insensibles d'entre nous ne pourrons éviter d'écraser une petite larme entre de larges sourires.