Ce DVD intitulé "
Contes" est en réalité la réunion de cinq courts-métrages réalisés indépendamment, avec pour seul facteur commun leur production au sein de Radio Canada. Petit avis hautement subjectif de chaque court...
Abracadabra, court-métrage de neuf minutes sans paroles, est une jolie fable humaniste toutefois un peu convenue -si tous les enfants du Monde se tenaient par la main-, qui n'est pas sans rappeller une thématique chère à Hayao Miyazaki (l'importance de l'enfant dans le devenir de l'environnement). Si le propos du film s'adresse aux spectateurs de tous âges, l'animation minimaliste et les personnages enfantins le destinent aux plus jeunes d'entre nous.
Inon ou la conquête du feu, réalisé un an plus tard, révèle déjà un vrai sens du travail pictural. L'animation reste encore rudimentaire mais l'histoire (qui n'est pas sans faire écho au long métrage
la Guerre du Feu d'Annaud) est suffisamment accrocheuse pour passer outre. L'on constate d'ailleurs que les recettes scénaristiques qui fonctionnent n'ont nul besoin de prouesses graphiques pour retenir l'attention du spectateur. Belle musique d'accompagnement mais fin du court-métrage un peu expédié.
Vient ensuite
La Création des oiseaux, très belle métaphore de la victoire du bonheur sur les sombres ou néfastes pensées (soit à l'image le Soleil qui vainc le loup hurleur). Ce court-métrage d'une infinie poésie pourra cependant laisser hermétiques les spectateurs les moins courageux. A noter la très belle partition musicale, et une fin particulièrement émouvante.
Jolie variation sur le thème de l'industrialisation galopante -au détriment du respect de l'environnement-,
Illusion ? force le trait côté naïveté et pureté proprement enfantine, mais le message est clair et a le mérite de faire réfléchir. Les affres du progrès et les louanges qu'en font les technocrates (ici symbolisés par un magicien-charlatan) sont dénoncés et critiqués avec véhémence. Un beau court-métrage non-dialogué lui aussi, mais avec une animation déjà plus aboutie que pour les productions précédentes.
Et l'on termine avec
Taratata !, touchante chronique ordinaire d'un enfant et son chien qui essayent par tous les moyens d'assister à une parade festive dans leur petite ville. Le ton est léger, les sentiments simples, mais fidèle à son habitude le cinéaste n'en oublie pas pour autant de glisser une petite critique à l'encontre des dérives de notre société (un char fait ironiquement la louange du nucléaire, de la chaise électrique...). La parade en question et le feu d'artifice final en mettent plein les yeux, le tout accompagné d'une très belle musique.
Globalement il s'agit donc là d'une compilation sympathique mais guère transcendante, que seuls les amoureux du travail de Back apprécieront à sa juste valeur.