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Un hommage à Frédéric Back

L'animation à Radio-Canada
Le Fleuve aux grandes eaux

Critique de Gersende Bollut, le Mardi 20 Janvier 2004 à 00:03

Staff Technique
Producteur : Hubert Tison, et Pierre Caron (le Fleuve aux grandes eaux)
Réalisation : Frédéric Back
Scénario : Frédéric Back, et Denis Chartrand (Crac !), Hubert Tison (le Fleuve aux grandes eaux)
Dir. animation : Frédéric Back
Musique : Normand Roger
Acteurs : Paul Hébert (le Fleuve aux grandes eaux)
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Canada
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Inclassable
Durée : 50 mn
Année de prod. : 1978-93
Produit par : Radio-Canada

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 4/3
Support : DVD-5 (1 face/1 couche)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (06/12/2002)
Editeur : Les Films du Paradoxe
Format sonore
Français Anglais
Dolby Digital Stéréo Stéréo
Français Stéréo ; Anglais Stéréo

Sous-titre(s) : Français, Anglais.
Bonus/Goodies :
  • Festivals et prix
  • Galeries photos
  • Entrevue au sujet du Fleuve aux grandes eaux
  •  Présentation
    Né en 1924, Frédéric Back est l'un des plus grands cinéastes d'animation du XXème siècle. Son œuvre laisse une grande place à l'imaginaire, à la bonté et à la pureté propres à l'enfance, opposées au monde actuel, industrialisé et froidement inhumain. L'intégralité de sa filmographie (soit neuf films) est aujourd'hui réunie dans un coffret 4 DVD indispensable. Critique ci-dessous de trois courts et moyen métrages essentiels, produits entre 1979 et 1993.

    4 : Très bon !
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  • Tout rien (1978 -11') - Les premiers hommes, nus et sans défense, cherchent à se protéger. Ils voudraient ressembler aux animaux qui les entourent...
  • Crac ! (81 -15') - Une berceuse participe à la vie d'une famille et à toutes les fantaisies des enfants (fort nombreux !).
  • Le Fleuve aux grandes eaux (93 -24') - Il y a plus d'un million d'années, les glaciers ont creusé le lit d'un fleuve que les Amérindiens appeleront Magtogoek, devenu aujourd'hui le fleuve Saint-Laurent.

    De sympathiques histoires, simples à la base mais qui comme toujours chez Frédéric Back, prennent une dimension universelle et amorcent une grande réflexion sur notre rapport à l'environnement.



  •  Image
    4 : Très bon !
    Excellente tenue des images, avec une compression irréprochable, ce qui est bien la moindre des choses pour un programme d'une petite heure. Une remasterisation a été faite pour cette édition DVD, et cela se sent : le master est propre et sans scratches ou défauts de pellicule.
     Son
    4 : Très bon !
    Simples pistes Stéréo en VO comme en VF, qui ont fort heureusement le mérite d'être claires et audibles. La voix off sur le Fleuve aux grandes eaux est très claire et bien détachée par rapport à la bande-son.
     Interactivité 3.5 : Bon Packaging 4 : Très bon !
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    La présentation est identique pour les quatre DVD du coffret Intégrale Frédéric Back : menu principal animé et sonorisé (avec une célèbre comptine enfantine), les menus spécifiques à chaque court-métrage étant eux juste sonorisés, en reprenant le thème principal du court spécifique à chaque fois.
    Ce volume propose pour seul supplément notable un entretien de 1993 avec Frédéric Back, issu de l'émission canadienne La Semaine Verte, au sujet du Fleuve aux grandes eaux. Ce bref documentaire est une mine d'or pour qui souhaite en (sa)voir davantage sur les coulisses du film et la manière du cinéaste de concilier ambition artistique et prise de conscience écologiste. Avec d'emblée cette expression-forte : "le vertige de l'ignorance", désignant le chemin qui reste à parcourir pour mobiliser l'être humain au conséquences néfastes (voire catastrophiques, n'ayons pas peur des mots) de son action sur l'environnement. On le savait déjà, mais on a également affaire à un homme simple, généreux, touchant et même bouleversant. D'aucuns affirment qu'une entrevue avec lui vaut clairement le déplacement et marque durablement les esprits... voici l'occasion d'en avoir un aperçu, en attendant le quatrième DVD entièrement dédié à une rencontre-fleuve avec le cinéaste.
    En sus, liste des récompenses et galerie photos pour chaque production. Tout cela n'apporte pas grand chose mais permet de faire le plein d'infos (que de prix pour chaque court-métrage !). Côté packaging, même topo que pour les autres volumes : très réussi et dans l'unité graphique du coffret réunissant les quatre DVD.

  • Festivals et prix
  • Galeries photos
  • Entrevue au sujet du Fleuve aux grandes eaux (11'25)

  •  Bilan artistique   
    5 : Parfait !
    Ce DVD propose trois œuvres majeures de Frédéric Back, dont la dernière en date, le Fleuve aux grandes eaux, réalisée en 1993. Analyse rapide de chaque production...

    Tout rien, court-métrage de onze minutes sans paroles, retourne à l'origine de l'Humanité, avec une réappropriation toute personnelle du sujet (les animaux ressemblent déjà à ceux que l'on connaît d'aujourd'hui). Le cinéaste évoque la pureté originelle, où les tous premiers êtres humains étaient fascinés par les merveilles de la nature, et soucieux en général du sort de l'environnement. Avec progressivement une réflexion amusante : l'homme serait finalement l'animal le plus curieux de la Création, assoiffé qu'il est de conquête et de pouvoir, sournois et foncièrement ingrat avec Dieu son géniteur. Soit la parabole ultime de la destruction progressive de la Nature par l'être humain. Toutefois, en optimiste obligé, Back signe une fin en forme d'espoir, qui tendrait à prouver qu'une prise de conscience tardive parviendrait tout de même à réconcilier les deux partis. A noter l'incroyable réalisme porté au graphisme des animaux, et la fluidité dans l'animation proche de l'Homme qui plantait des arbres...
    Postérieur de trois ans, Crac !, également sans paroles, passe au stade supérieur en atteignant une sorte de perfection à tous les niveaux : perfection graphique (on croirait un tableau en mouvement), perfection narrative (histoire simple mais à dimension universelle), perfection sonore (la comptine Il pleut bergère délicieuse). Ou quand l'épure devient art absolu. Ce court finit d'ailleurs sur une mise en abyme avec ce musée d'art où la chaise à bascule devient elle-même l'objet de toutes les attentions. Et encore une fois, Frédéric Back ne se prive pas au passage pour égratigner l'attitude de l'homme avec l'industrialisation galopante et destructrice.

    Enfin, terminons avec l'apothéose du Fleuve aux grandes eaux, qui réunit toutes les qualités du court que l'on vient d'évoquer, avec une envergure encore plus impressionnante. Nous touchons là carrément au sublime, au grandiose. Ce moyen métrage, tout à la fois déclaration d'amour et hommage vibrant à un géant tranquille, s'intéresse à l'histoire de Magtogoek dit 'le fleuve aux grandes eaux', et par là-même à celle de tous les fleuves du monde, qui synthétisent à eux seuls les différents stades de la vie : la naissance, l'accomplissement, la disparition. Une mort en l'occurrence initiée par les coups inconscients et inconsidérés de l'homme (quand on vous dit que c'est une thématique récurrente !).
    Bénéficiant d'une musique en tous points magnifique, le Fleuve aux grandes eaux est en outre dialogué, le timbre de la voix off étant toute aussi agréable que celle de Philippe Noiret dans l'Homme qui plantait des arbres. D'ailleurs, le moyen métrage qui nous intéresse ici partage plus d'un point commun avec ce dernier : même maîtrise de la technique du crayon de couleur sur acétate dépoli, mêmes peintures impressionnistes... Avec toutefois un cachet plus sombre et pessimiste, fonctionnant un peu à l'inverse du moyen métrage de 1987 : ici le récit s'ouvre sur une ambiance bucolique et enjouée (avec cette réplique-forte : "le fleuve est un torrent de vie") pour se terminer sur un constat amer et désenchanté. Ainsi que l'explique lui-même le réalisateur, "le fleuve a besoin de beaucoup d'aide pour redevenir sain, pourvoyeur de vie, pas seulement pour les poissons et les mammifères, mais également pour les humains". En résumé cette œuvre, point d'orgue d'une filmographie extrêmement cohérente, est tout autant habitée par l'amour et l'admiration envers une Nature à la beauté indescriptible, que par l'indignation et la colère face à la conduite irresponsable des hommes dans leur course au profit... Un film très fort et techniquement parfait qui, plus qu'une simple fable sur l'histoire d'un fleuve majestueux à travers les siècles, se veut avant tout un cri déchirant en direction des spectateurs de tous âges, afin qu'une vraie mobilisation s'engage. Dix ans après sa production, il est encore temps de réagir... et d'agir.

    Crac ! a été récompensé de l'Oscar® du meilleur court-métrage d'animation en 1982.
    Le Fleuve aux grandes eaux a été récompensé du Grand Prix au Festival d'Annecy en 1993.

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 5 : Parfait !
    Trois productions-clef, à (re)découvrir sans plus tarder. Avec notamment le sublime Fleuve aux grandes eaux, réussite incontestable inspirée à Frédéric Back par les images et les couleurs fabuleuses que le Saint-Laurent lui a inspirées. Une implication sensorielle qui se retrouve à tous les niveaux du film et qui, ajoutée aux doutes et souffrances en filigrane, nous plongent dans une réflexion écologique qui va bien au-delà du simple visionnement. L'Homme qui plantait des arbres défendait les valeurs de la terre (contre le déboisement massif), ce Fleuve-là met en évidence les bienfaits de l'eau (contre la pollution disproportionnée). A quand un message sur la protection de la couche d'ozone ?


    Points Forts Points Faibles
    + Films en tous points parfaits
    (sujets poignants, parti-pris esthétiques forts,
    nuances dans les couleurs impressionnantes...)
    + Une thématique écologique excellente
    + Bref reportage en sus intéressant
    - Rien, strictement rien

    Note Globale
    4.5 : Excellent ! Ca frise la perfection !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Radio-Canada
    Boutique


    La Fnac.com

    Packaging


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