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Un hommage à Frédéric Back

L'animation à Radio-Canada
L'homme qui plantait des arbres

Critique de Gersende Bollut, le Jeudi 27 Novembre 2003 à 00:01

Staff Technique
Oeuvre orig. : Jean Giono
Producteur : Hubert Tison
Réalisation : Frédéric Back
Scénario : Frédéric Back et Lina Gagnon
Dir. animation : Claude Lapierre et Jean Robillard
Musique : Normand Roger et Denis L. Chartrand
Acteurs : VO / VF - Christopher Plummer / Philippe Noiret
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Canada
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Inclassable
Durée : 30 mn
Année de prod. : 1987
Produit par : Radio-Canada

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 4/3
Support : DVD-5 (1 face/1 couche)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (06/12/2002)
Editeur : Les Films du Paradoxe
Format sonore
Français Anglais
Dolby Digital Stéréo Stéréo
Français Stéréo ; Anglais Stéréo

Sous-titre(s) : Français, Anglais.
Bonus/Goodies :
  • Festivals et prix
  • Galerie photos
  • Entretien avec Jean Giono
  • Entretien avec Hubert Tison
  •  Présentation
    Né en 1924, Frédéric Back est l'un des plus grands cinéastes d'animation du XXème siècle. Son œuvre laisse une grande place à l'imaginaire, à la bonté et à la pureté propres à l'enfance, opposées au monde actuel, industrialisé et froidement inhumain. L'intégralité de sa filmographie (soit neuf films) est aujourd'hui réunie dans un coffret 4 DVD indispensable. Critique ci-dessous d'un premier long métrage, et non des moindres. L'Homme qui plantait des arbres est en effet considéré comme son chef-d'œuvre absolu.

    4 : Très bon !
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    Voir les autres images (7)
    Un voyageur s'égare dans un coin perdu de Haute-Provence. Il rencontre Elzéar Bouffier, un berger solitaire qui patiemment, et en secret, reboise la montagne en semant des glands. Les années passent. Le pays désertique se transforme en terre promise...

    Une véritable déclaration d'amour universelle à la Nature, qu'une simple parabole rend d'autant plus émouvante.



     Image
    4 : Très bon !
    Très nette et avec un beau piqué.
    De temps en temps quelques scratches, mais rien de gênant.
     Son
    4 : Très bon !
    Au niveau du film, rien à redire, la voix off de Philippe Noiret est nette -et captivante- d'un bout à l'autre. Par contre le son est très étouffé sur l'entretien avec Giono, livré dans la section Bonus.
     Interactivité 4 : Très bon ! Packaging 4 : Très bon !
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    Outre le récapitulatif des différents prix reçus au fil des années et une petite galerie d'images plein écran qui s'enchaînent toutes seules, le plat de résistance des suppléments de ce DVD reste les deux entretiens avec des personnalités majeures dans la production du film.
    Tout d'abord nous sommes conviés à une discussion à bâtons rompus avec l'illustre Jean Giono (à l'origine de l'histoire de l'Homme qui plantait des arbres), dans le cadre de l'émission canadienne Premier Plan, tournée bien avant la sortie du film de Frédéric Back ! De fait il n'évoque guère ce dernier et serait même limite hors-sujet (on le voit en pleine préparation du classique Crésus avec le grand Fernandel) s'il ne prônait pas le retour à des valeurs simples, au respect des traditions... Tourné en plan fixe pour une durée de 22 minutes, il s'agit là d'un passionnant sujet sans temps mort, où l'on découvre un auteur humble et qui n'hésite pas à tordre le cou à des idées reçues sur lui. Il frôle le thème du rapport de l'homme à l'environnement en évoquant son travail sur le film L'eau vive (collaboration qui plus est canadienne, ce qui montre que déjà nos amis francophones d'Outre-Atlantique l'intéressaient déjà !), mais dans tous les cas reste très agréable à suivre. Un document rare...
    Le deuxième entretien, beaucoup plus récent, est avec Hubert Tison, producteur de l'Homme qui plantait des arbres qui cette fois parle spécifiquement de ce moyen métrage. De la génèse du projet aux retombées médiatiques, l'homme nous livre quelques anecdotes intéressantes, parmi lesquelles celle de l'immense Norstein qui tenait absolument à en savoir davantage sur le style si particulier de Back ! Et l'on esquisse un sourire lorsque la journaliste non-spécialisée en face d'Hubert Tison demande bêtement "Qui est Norstein ?"...
    Bref, ces deux documents sont très pertinents et permettent de mieux appréhender l'atmosphère dans laquelle a été baigné le film de Frédéric Back, en amont comme en aval.
    Menus animés et sonorisés du plus bel effet, et packaging impeccable. Du beau travail.

  • Festivals et prix
  • Galerie photos
  • Entretien avec Jean Giono (22')
  • Entretien avec Hubert Tison (7')

  •  Ascendance et descendance 
    Il est de notoriété publique qu'Hayao Miyazaki et Isao Takahata citent Back parmi leurs influences et sources d'inspiration (la thématique première de Miyazaki découle d'ailleurs directement de cet Homme qui plantait des arbres). Toutefois notez que le cinéaste canadien, bien que flatté de cette attention, ne retourne pas le compliment, avouant même n'avoir "aucune affinité" avec leurs parcours respectifs, considérant leur cinéma comme "extrêmement fouillé et trop violent". Il revendique davantage l'appartenance aux univers de Michel Ocelot (Kirikou et la sorcière) ou Alexander Petrov (Le Vieil homme et la mer). En résumé, une sensibilité plus occidentale, proche de ses origines françaises.

     Bilan artistique   
    5 : Parfait !
    L'Homme qui plantait des arbres est le film majeur de l'illustre cinéaste canadien Frédéric Back, qui adapte là un récit de Jean Giono. Ce moyen métrage constitue un hommage humble et sincère à la générosité des travailleurs de l'ombre, à tous ces modestes paysans qui s'effacent derrière leurs efforts, dans une osmose parfaite avec l'environnement et un respect profond et réciproque pour la Nature.
    Nous suivons donc les traces d'un voyageur égaré dans une région désertique située aux confins des Alpes et de la Provence au début du siècle dernier. Celui-ci fait la connaissance d'un berger silencieux nommé Elzéar Bouffier, qui lui offre l'hospitalité. L'on apprend alors que ce dernier s'est assigné une tâche en apparence anodine voire vaine a priori : il plante des glands sur des hauteurs où plus rien ne pousse depuis des décennies, afin de boiser une région asséchée et peu avenante... Et ce vieil homme continue de planter jour après jour, faisant fi des intempéries et autres guerres mondiales qui se trament en parallèle... Lentement mais sûrement, cet homme insuffle de la Vie dans cette région. Une réussite dont il ne tire aucune gloire, mais une intense et intérieure satisfaction. La recette du bonheur selon Back.

    Pour bien comprendre la philosophie hédoniste de Frédéric Back, il convient de reprendre ici en écoutant avec attention les propos du cinéaste, pour qui l'homme est le seul être vivant qui s'entête coûte que coûte à vouloir tout posséder : "Un bonheur, c'est tout le bonheur. Vouloir accumuler les bonheurs, ça les fait disparaître". Plus concrètement, la solution préconisée par ce cinéaste engagé serait de couper purement et simplement les fonds voués à l'armement afin de les consacrer à la protection de la nature. Simpliste comme approche, si ce n'est utopiste ? "C'est vrai, je suis peut-être naïf. Mais l'utopie est quand même quelque chose d'important. C'est en étant utopiste qu'on peut faire des projets pour que l'impossible devienne un jour réalité". La dimension écologique (dénotée de toute idée politique à l'instar d'Hayao Miyazaki) est incontournable dans la filmographie de Frédéric Back, et dans L'Homme qui plantait des arbres plus encore qu'ailleurs. Le personnage d'Elzéar Bouffier est d'ailleurs lui-même un utopiste, ce en quoi on peut lui associer le caractère de Back lui-même !
    Cinq ans furent nécessaires à la réalisation de ce film d'à peine trente minutes. Un travail titanesque pour un résultat époustouflant, tout à la fois hommage pictural à la période impressionniste (avec de grands noms comme Monet ou Brueghel) et fable humaniste dessinée de bout en bout par le crayon et le regard appliqués d'un seul homme. Le processus de création du moyen métrage rejoint ainsi le récit-même du film : Frédéric Back et Elzéar Bouffier ne font plus qu'un dans cette entreprise titanesque de mener à bien un projet, jour après jour, mois après mois... année après année ! Enfin, la plus belle récompense de ce récit est d'avoir eu un écho auprès de jeunes générations, comme s'en réjouit Frédéric Back : "Ma plus grande surprise a été de découvrir que l'histoire de ce vieillard intéressait les jeunes. Peut être pas spontanément mais à travers l'utilisation qu'en ont fait les éducateurs. Des millions d'arbres ont été plantés, des forêts entières ont été dédiées à Jean Giono, à Elzéar Bouffier un peu partout dans le monde. Pour beaucoup d'enfants, c'était la découverte d'un très grand plaisir, d'une très grande fierté et en même temps un geste plein de conséquences". En effet, que ce soit au Canada, au Japon ou en France, des millions de graines ont été semé et ont donné le jour à de majestueux arbres robustes et fiers. Jamais un projet cinématographique n'aura donc autant dépassé ses limites écraniques en mobilisant les consciences.
    Parfaite à tous les niveaux, cette production doit enfin sa force au ton chaleureux et posé qu'apporte le timbre de voix velouté de Philipe Noiret. Admirable également, la bande-son, discrète mais magnifique, composée par le talentueux Normand Roger, un fidèle collaborateur de Frédéric Back.

    Film récompensé de l'Oscar® du meilleur court-métrage d'animation en 1987.
    Egalement récompensé du Grand Prix au Festival d'animation d'Annecy en 1987.
    Egalement récompensé du Grand Prix au Festival d'animation d'Hiroshima en 1987.
    Egalement nominé à la Palme d'Or du Festival de Cannes en 1987.

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 5 : Parfait !
    L'Homme qui plantait des arbres est une œuvre bouleversante qui marque durablement tous ceux qui ont eu la chance de la découvrir. D'autant plus miraculeuse qu'elle arrive à concilier un récit simple et un trait graphique dépouillé à une thématique riche d'implications et une esthétique finalement très difficile à reproduire. Le fond comme la forme jouent donc avec l'être et le paraître. Ce moyen métrage, traduit dans soixante langues et multi-récompensé (32 prix dont un Oscar et un Grand Prix au festival d'Annecy en 1987) demeure en tous cas avant tout une fable humaniste à la portée universelle.
    Un DVD indispensable à tout amateur d'Animation.


    Points Forts Points Faibles
    + Une œuvre on ne peut plus aboutie
    + Film en tous points parfait
    (sujet poignant, parti-pris esthétique fort,
    nuances dans les couleurs impressionnantes...)
    + Entretiens en suppléments intéressants
    - J'ai beau cherché...
    Ah si, le son est vraiment étouffé
    sur l'entretien avec Jean Giono...
    - ... mais c'est tout !

    Note Globale
    4.5 : Excellent ! Ca frise la perfection !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Radio-Canada
    Boutique


    La Fnac.com

    Packaging


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