Produit en 1986, Lum The Forever est le quatrième des six films inspirés d'Urusei Yatsura, la série animée tirée du manga éponyme de Rumiko Takahashi. Tout comme le film précédent, il est réalisé par Kazuo Yamazaki (Urusei Yatsura TV, Maison Ikkoku), qui en a également écrit le scénario avec Toshiki Inoue (Kamen Rider, Ninja Scroll, Ranma 1/2). Le character design, lui, est toujours assuré par Akemi Takada (Fancy Lala, Gatchaman, Maison Ikkoku, Kimagure Orange Road...)

Sous l'impulsion de Shutaro, notre troupe de joyeux loufoques a décidé de tourner un film basé sur une vieille légende. Mais lorsqu'au cours du film Tarozakura, le cerisier tricentenaire, gardien de la famille Mendo, est abattu, une série de phénomènes plus étranges les uns que les autres frappent Tomobiki: l'hiver arrive en plein mois d'avril, une montagne apparait subitement... Et Lum, elle, se met peu à peu à perdre ses forces...

Techniquement, ce quatrième film est très proche de l'opus précédent: les décors sont agréables et très honnêtes et l'animation raisonnablement fluide, même si, je le répète, on est très loin de ce que Ghibli réalisait à l'époque, par exemple.
Par contre, ce film-ci se détache considérablement de ses prédécesseurs au niveau du scénario. En effet, Lum The Forever nous entraîne dans voyage fantastique et onirique, dans un monde qui se trouve à la frontière entre le rêve et la réalité. Tout le long du film, on a l'impression de vivre une sorte de rêve éveillé. Cette impression est renforcée par les étranges musiques d'Aya Itakura, qui n'ont pas vraiment de mélodie et qui créent dès lors une impression d'instabilité.
La mise en scène contribue également à cette atmosphère irréelle en utilisant une structure narrative lâche et décousue. Il semble y avoir des "trous" dans l'histoire, qui n'avance pas de façon linéaire. Cela crée une certaine confusion chez le spectateur, qui est sans cesse ballotté entre les rêves des divers personnages et le Tomobiki "réel", au point que les deux univers finissent par se rejoindre. Et le film se termine sur une étrange impression d'inachevé, comme si l'on avait été subitement tiré de son sommeil au milieu d'un rêve, et que l'on n'était pas très sûr de ce que l'on venait de voir...

Au niveau de l'édition, rien de changé par rapport aux volumes précédents: une bonne qualité technique, une interface sympathique, et une absence totale de bonus.

Mon avis: Lum The Forever est de loin l'adaptation la plus étrange de l'univers d'Urusei Yatsura. C'est un film profondément original, mais qui à mon sens s'éloigne un peu trop de l'univers du manga et de la série. C'est pourquoi je pense qu'il est à réserver avant tout aux fans "hard core" qui souhaitent connaitre tout ce qui se rattache à leur série préférée. Pour les autres, ceux qui veulent aborder Urusei Yatsura pour la première fois, je recommanderais plutôt les trois premiers films.