Si les gens de Gonzo voulaient nous montrer l'étendue de leur talent, on peut dire qu'ils ont bien réussi leur coup. L'univers qu'ils ont créé pour Last Exile est absolument bluffant. Tout d'abord, on remarque la richesse et la précision des détails, que ce soit au niveau des décors, des costumes ou des divers véhicules. Tout a été particulièrement soigné, et l'on peut noter l'habile mélange de styles assez différents (les avions qui font très début de siècle, les uniformes des soldats d'Anatoray qui semblent sortir des guerres napoléoniennes, l'utilisation de caractères cyrilliques ou encore le design très futuristique du vaisseau de la Guilde), qui au final forment un tout fort convaincant. Tout cela s'intègre dans une excellente animation, fluide et virtuose, soutenue par de nombreux effets digitaux. Ceux-ci se mêlent généralement assez bien à l'animation traditionnelle, même si certains d'entre eux font encore un peu l'effet de "pièces rapportées". La mise en scène elle-même est très virtuose, elle enchaîne sans temps morts les scènes de bravoure et les moments plus intimistes, les grandes batailles orchestrées comme des ballets et les scènes de la vie quotidienne, avec beaucoup de brio. Le réalisateur n'hésite pas à donner dans la difficulté, ainsi que le démontrent la scène d'ouverture de la série et la course de Vanships, qui semble avoir trouvé son inspiration dans la course de modules de La Menace fantôme.

Le scénario n'est pas en reste, les auteurs nous ayant concocté une histoire où se mèlent action et aventure, le tout sur un fond d'intrigues géo-politiques, avec la présence assez inquiétante de la Guilde, qui semble manipuler tout le monde afin d'atteindre ses objectifs. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de songer à Dune, où là aussi nous avons affaire à une Guilde qui contrôle le monde pour arriver à ses fins. Au passage, on remarquera également tout le côté ridicule des hauts militaires, qui pensent combattre dans l'honneur et l'esprit de chevalerie, alors qu'ils ne font qu'envoyer leurs soldats au massacre.

Au niveau musique, on a droit à des compositions originales de Dolce Triade, qui mêlent avec bonheur instruments traditionnels et musique électronique pour nous offir une partition inspirée qui soutient parfaitement bien l'action à l'écran. Le générique de début est une réussite, et il vous trottera en tête après une écoute ou deux.