Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho est le dernier travail du jeune prodige japonais Makoto Shinkai, sorti au cinéma au Japon en 2004.

Makoto Shinkai est né dans la préfecture de Nagano en 1973. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, il est rentré dans l'univers du jeu vidéo en tant que créateur de mini films et de scènes générées par ordinateur pour certains jeux vidéo. Se sentant à l'étroit dans ce rôle et par le format trop court de ses créations, il a décidé de créer lui-même son premier court-métrage d'animation après 5 ans d'apprentissage. C'est chose faite en 1997 avec la création du court métrage Kanojo to Kanojo no Neko (Elle et son chat) de 5 minutes. A noter que ce court métrage est disponible en bonus avec les éditions en zone 1 et zone 2 japonaise de l'excellent Hoshi No Koe. Alors que son premier court métrage gagne quelques prix, Makoto Shinkai commence déjà à travailler sur son prochain projet, Hoshi No Koe. Il va alors faire d'importantes rencontres, Hagiwara qui va devenir son producteur et la société CoMix Wave.

Il est désormais temps pour Makoto de voler de ses propres ailes et donc de quitter son ancien travail. Grâce à l'aide de collaborateurs précieux et à son immense talent, Hoshi No Koe est terminé en 2001. Ce court métrage de 25 minutes mélangeant la 2D et la 3D sera montré au public pour la première fois le 2 février 2002 au cinéma "Tollywood" se situant dans la ville de Shimokitazawa. Makoto Shinkai est désormais célèbre au Japon et même sur Internet grâce à la diffusion du trailer d'Hoshi No Koe. Les ventes du DVD seront excellentes et c'est donc à ce moment précis que germe l'idée d'un long métrage dans l'esprit de Makoto.
Alors que ses précédents travaux étaient tous réalisés par ses soins (sauf au niveau de la musique), Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho sera un film plus travaillé et nécessitant plus de personnes dans le staff.

C'est en décembre 2002 que débarque le premier trailer de Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho. Il fait sensation et provoque une "hype" sans précédent autour du film. Il sortira finalement en salle en novembre 2004 au Japon et confirmera tout le bien que l'on pensait déjà du trailer.

Après la seconde guerre mondiale, le Japon est divisé en 2 parties et est occupé. L'Union s'occupe d'Hokkaido et de ses alentours alors que les Etats-Unis contrôlent le sud de l'île. Hiroki Fujisawa et Takuya Shirakawa sont deux jeunes écoliers vivant dans la préfecture d'Aomori. Ils sont inséparables et rêvent un jour de voler dans le ciel et d'approcher la mystérieuse tour se trouvant à Hokkaido, de l'autre côté du détroit de Tsugaru. Alors qu'ils construisent l'avion de leurs rêves, le Velaciela, à partir de pièces de récupération, il vont impliquer Sayuri dans leur rêve et ainsi se faire une promesse à trois. Un jour, ils iront à l'endroit de leurs rêves, ils toucheront cette tour. Peu de temps après, Sayuri devra partir pour Tokyo car elle souffre d'une maladie inexplicable provoquant chez elle des troubles du sommeil. Notre trio va alors se séparer pendant plusieurs années. La situation géopolitique du Japon est tendue, une guerre entre les Etats-Unis et l'Union est sur le point de commencer.

Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho est un magnifique film qui nécessite plusieurs visionnages pour être pleinement apprécié à sa juste valeur.

Si j'ai reproché dans le passé à ce film un certain manque de cohérence et de cohésion, je dois bien vous avouer qu'il m'est désormais difficile de le critiquer sur ces arguments. Il faut plusieurs visionnages pour mieux cerner et apprécier l'histoire dans sa globalité. Loin de s'enfermer dans de longs délires introspectifs ou de nous proposer un film de science fiction au rabais, Makoto Shinkai nous montre avec une certaine élégance sa vision sur les relations humaines. Alors que Hoshi No Koe s'est plus fait connaître en tant que prouesse technique, Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho reprend à son compte le discours de son illustre prédécesseur et se permet d'y apporter en plus de belles images une réelle poésie. Les thèmes de la solitude et de l'éloignement sont une nouvelle fois au rendez-vous. On peut d'ailleurs les distinguer à plusieurs niveaux en fonction de l'avancée de l'histoire. Alors que la représentation de la solitude de Sayuri ressemble plus à celle que l'on a pu retrouver dans Hoshi No Koe, il n'est pas difficile de retrouver de nombreux éléments de She and her Cat et de Egao (à une moindre échelle) pour les autres protagonistes.

L'histoire ne se résume pourtant pas qu'à notre seul trio mais propose également un contexte géopolitique crédible et amené brillamment par Makoto Shinkai. La tension est présente et parfaitement maintenue grâce à quelques rares scènes "violentes" et sans fioritures.

Concernant l'édition DVD en elle-même, il n'y a pas grand chose à reprocher à ADV si ce n'est l'absence des informations présentes sur le livret de l'édition japonaise. Pour le reste, c'est un sans faute! L'image est resplendissante, le son impeccable et l'adaptation extrêmement fidèle. Rajoutez à ceci les mêmes interviews que l'édition Z2 japonaise et vous obtenez un DVD indispensable pour les moins patients d'entre vous.

Mon avis: Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho mérite vraiment d'être vu par le plus grand nombre tant il est touchant et intelligent. A noter que l'éditeur Asian Star dispose des droits du film pour la France et que je vous conseille ainsi vivement d'attendre la sortie du film à cette occasion. A la vue des sorties DVD de l'éditeur, il y a fort à parier que l'édition sera intéressante.