Les autres films de la "Ghibli ga ippai collection" en DVD:

Nausicaä de la Vallée du Vent (Kaze no Tani no Naushika)

Le château dans le ciel (Tenki no shiro Laputa)

La petite sorcière (Majo no takkyubin)

Souvenirs goutte à goutte (Omohide poroporo) Critique en préparation

Porco Rosso (Kurenai no buta)

Pompoko (Heisei tanuki gassen pompoko)

Si tu tends l'oreille (Mimi wo sumaseba)

Princesse Mononoke (Mononoke Hime)

Nos voisins les Yamada (Ho hokeykyo tonari no Yamada-kun)

Le voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no kamikakushi)

Le Royaume des Chats (Neko no ongaeshi)

Hayao Miyazaki nous offre encore une fois un spectacle extraordinaire, ainsi qu'une nouvelle étape dans sa carrière, avec Princesse Mononoke. S'il renoue avec le thème cher à son coeur qu'est la nature, et les relations entre celle-ci et les humains, cette fois-ci le traitement est radicalement différent de Nausicaä : Mononoke est beaucoup plus adulte et violent. La mort est très présente, que ce soit par des membres arrachés, des charges aussi héroïques que mortelles ou par la manifestation que prend le Mal auprès des dieux de la forêt.
Le combat entre la Nature et les Hommes est à son paroxysme, et l'on assiste à la fin d'une ère, celle des dieux. Et pourtant le final donnera raison à la Nature, donnant une nouvelle chance aux Hommes. Miyazaki, tout en nous offrant un spectacle dur, multiplie encore plus que d'habitudes ses messages, références et autres symboliques encourageant les spectateurs à aimer et respecter cette nature si belle, grande, mystérieuse...
Autre changement de taille dans Mononoke : pas de machine volante ! Rien qui vole en fait. Miyazaki a construit son histoire dans un Japon du XVème siècle où le mot "terre" prend tout son sens, où les décors de montagnes, vallées, rivières, sont d'une beauté extraordinaire, et où les émotions sont plus justement dans cette nature magnifique que du côté des humains. Miyazaki n'oublie cependant pas de nous dresser des portraits de personnages ô combien complets et "vrais", tellement éloignés des personnages mono-facette et sans profondeur des oeuvres Disneyennes et autres productions animées américaines. Que penser de Dame Eboshi, cette femme déterminée prête à détruire la forêt, et qui d'un autre côté est la seule à poser un regard humain sur les lépreux de la ville-forge ? Ashitaka, qui essaye de son côté de réconcilier les deux parties, a sans doute l'âme la plus pure du film, et pourtant la haine l'habite par moment, et il tuera sans hésiter certains adversaires... Dans sa quête de guérison, il connaîtra une évolution aussi spirituelle que physique.

Beaucoup de choses pourraient encore être dites sur ce film extrêmement complet, et pour cela, je vous renvoie vers l'excellent site de Buta-Connection et leurs excellentes pages consacrées à Princesse Mononoke.

Enfin tout de même un mot concernant les magistrales compositions de Joe Hisaishi : on peut le dire, il s'est surpassé et nous offre une bande sonore tout simplement sublime ! Tout est parfait dans cette oeuvre musicale, peut être l'une des meilleures tout court de sa (prestigieuse) carrière.