Après le logo très sobre de Buena Vista Home Entertainment et la sélection de la langue (français ou anglais), nous arrivons sur l'écran principal du premier DVD, avec une sympathique animation façon
flash où défilent les protagonistes du film, avant que ne s'ouvrent deux panneaux simples mais efficaces sur fond animé et sonorisé. Néanmoins l'écran principal du deuxième DVD (avec sélection de la langue français ou espagnol, allez comprendre !), s'il propose également un fond animé et sonorisé, possède une esthétique plutôt douteuse, tournant en boucle de façon trop courte.
ENTRÉE EN MATIÈRE SYMPATHIQUE...
Entrons dans le vif du sujet en décortiquant les différents suppléments. Avec tout d'abord le
story-board animé de la scène cruciale où le Dieu-Cerf entre dans la clairière, abrège les souffrances de Moro et Okkoto, avant d'être menacé par Dame Eboshi, voulant sa tête coûte que coûte. Présenté en 4/3 et VOST, ce module a l'excellente initiative d'être multi-angle : on peut donc passer à loisir de la version
story-board au résultat final tel qu'il apparaît dans le film (recadré en 4/3 afin de rendre plus évidentes les similitudes). L'on constate déjà l'incroyable sens de la mise en scène et du rythme à ce stade du long métrage, la plupart des plans et angles de vue étant pour ainsi dire finalisés.
... PLAT DE RÉSISTANCE FABULEUX...
Le bonus le plus consistant justifiant à lui seul le cachet Collector de cette édition vient immédiatement après en la présence d'un copieux
making of en 4/3 avec voix off en VF et
interviews en VOSTF. Ce documentaire propose de revenir sur l'aventure du film, à travers tous les aspects de la production.
Nombre d'intervenants sont à noter, parmi lesquels figurent en premier chef le producteur Toshio Suzuki et Hayao Miyazaki. Les images rares et éminemment précieuses abondent, entre
story-boards en pagaille, croquis préparatoires, images de réunions entre les intervenants majeurs de l'équipe, et vidéos où l'on assiste à rien de moins que le Maître lui-même au travail ! Passionnant d'un bout à l'autre, ce
making of quasi-exhaustif montre le statut tout particulier de Miyazaki dans le milieu de l'animation contemporaine : un auteur complet maîtrisant de bout en bout la production de son film, présent à tous les stades et remettant constamment en cause son travail. Ici la notion de
director's cut est largement dépassée, puisque le réalisateur possède un champ d'action impressionnant où le travail le plus rigoureux se dispute aux techniques les plus élaborées. Pas de temps mort dans ce documentaire qui se déguste d'un seul bloc, avec une voix off très agréable et qui articule correctement, toutefois un chapitrage eut été intéressant pour revenir par la suite sur tel ou tel aspect.
... ET LE RESTE EST DU MÊME ACABIT !
A peine remis de ce copieux et captivant
making of, nous enchaînons sur une
interview de Miyazaki, introduite par une présentation écrite de sa carrière dans les grandes lignes. Le cinéaste répond face caméra à diverses interrogations que l'on est en droit de se poser quant à la génèse du long métrage, puis s'attarde sur les thèmes et l'histoire de
Princesse Mononoké. Ce module s'avère évidemment très intéressant et ne souffre d'aucune redondance avec le documentaire de 50 mn, qui lui s'attardait davantage sur l'aspect technique de la production.
Suit un entretien avec Toshio Suzuki, producteur sympathique de ce long métrage. Après là aussi une présentation écrite sommaire de sa carrière, le module propose de revenir plus largement sur la mise en place du projet avec force anecdotes sur les obstacles que le studio Ghibli a été amené à rencontrer -et surmonter. L'
interview se clôt sur l'échange de technologies entre le studio nippon et son homologue Disney, à la faveur d'un contrat international juteux sur lequel revient plus en détail un module plus loin.
Terminons enfin avec quatre mini-documentaires, qui ne déméritent pas et ne doivent pas être considérés comme de simples bouche-trous finaux tant leur intérêt est remarquable. Le premier, intitulé
Les Trois Elements traite de façon très claire mais très précise des différents effets spéciaux du long métrage, avec les fameux trois éléments qui leur ont donné du fil à retordre : la pluie, la vapeur d'eau et la fumée. Lorsque l'on découvre la technique employée pour la pluie, l'on se dit qu'une petite astuce à la limite du bricolage peut rendre un effet saisissant et éviter de perdre de longues heures à tenter de la simuler numériquement... (je passe sous silence la méthode employée pour vous laisser le soin de l'apprécier)
Disney rencontre Ghibli est le deuxième module. Toshio Suzuki revient sans langue de bois sur ses premières relations avec Disney -étonnant que l'éditeur ait même laissé passer ça !, aux côtés de l'intervention du responsable japonais du géant
yankee. Ce bref documentaire se clôt sur la conférence de presse de 1996 où l'annonce officielle de la distribution internationale des productions Ghibli par Disney a été faite. Cocasse de voir d'une part la retenue des exécutifs nippons, et de l'autre le discours policé des responsables américains, jugeant bon de rappeller que Disney a créé le personnage de Mickey Mouse !
La scène finale revient plus en détail sur le dénouement du film avec ce fameux
climax impressionnant. L'on assiste au travail d'un Miyazaki plongé dans les
story-boards, puis l'on nous détaille de façon essentiellement technique la construction rythmique et les choix de mise en scène, entre magnifiques
cellulos respectant la longue tradition de l'animation 2D, et images de synthèses bienvenues et parfaitement discrètes (le
making of de 50 mn insiste d'ailleurs sur la prise de conscience de Miyazaki de réaliser l'un des tous derniers films en animation traditionnelle).
Terminons enfin avec
Le titre, bref sujet où Toshio Suzuki commente le titre originellement pressenti pour le film, à savoir
La Légende d'Ashitaka. Au vu de ses dires il n'est guère besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre qu'il a toujours été farouchement opposé à cette idée soumise par le réalisateur... Le
trailer original dévoilant pour la première fois le titre que nous connaissons tous s'immisce d'ailleurs dans ce documentaire : un vrai 'plus' sympathique pour tous les
fans du film que nous sommes.
En résumé voici une édition très complète qui fait brillamment le tour des différents aspects de la production du long métrage, et excuse bien l'important retard qu'a connu ce Collector, longtemps qualifié d'arlésienne. Allez, chipotons un peu tout de même : il eut été intéressant d'inclure une galerie d'images, les bandes-annonces et spots TV des différents pays, ou une petite analyse critique de différents spécialistes à l'image du sujet inclus dans le DVD de
Perfect Blue... Je suis exigeant certes, mais force est de constater qu'on l'a attendu ce Collector, alors... ^^
Petit mot pour finir sur le
packaging. Tout d'abord signalons bien sûr l'originalité de l'emballage, un coffret en bois laqué du plus bel effet, avec simple fourreau transparent par dessus, qui permet de maintenir ledit coffret fermé. A l'intérieur se trouve le
digipack renfermant les deux disques... et dessous au milieu d'une mousse compacte se trouve une minuscule figurine représentant San. La finition est remarquable et la solidité semble à toute épreuve, mais cette statuette ne mesure que 7 cm de haut, ce qui fait plutôt pâle figure et ne peut rivaliser un instant si vous possédez des statues ou kits en résine de personnages du monde de l'animation... En revanche les collectionneurs de figurines taille Kinder seront aux anges (non vraiment, vous me trouvez mauvaise langue ?).
Story-board (10')
Making Of (56'35)
Interview de Mr Miyazaki (8'45)
Entretien avec Mr Suzuki (9'15)
Les Trois Elements (3'30)
Disney rencontre Ghibli (4'35)
La scène finale (4'40)
Le titre (2'45)
- Coffret en bois laqué
- Inclus une figurine de San