Mad Bull 34 est à la base un manga de Kazuo Koike (l'auteur de Crying Freeman, Lady Snowblodd, Baby Cart...) et de Noriyoshi Inoue. Autant le dire tout de suite : ça ne fait pas dans la dentelle et l'histoire est un cocktail explosif d'action, de violence, de sang, d'un peu de sexe (soft) et avec une dose d'humour (tout de même) par dessus le tout. En réalisateur : Satoshi Dezaki, le frère du grand Osamu Dezaki, qui s'en sort là plutôt correctement. Le tout est en grande partie animé et produit au studio Magic Bus (Grey, Cinderella Boy , Oav de Cobra) qui faisait là un boulot très correct.

L'heure n'est pas à la fête au district 34 de New York. Dans ce commissariat, John "Sleepy" Estes, surnommé "Mad Bull" par ses ennemis, aime à faire justice lui-même à coups de poings ou de fusil magnum dans la tronche, et ce sans aucune hésitation. Mad Bull fait ainsi le ménage dans son district sans sourciller. C'est dans cette ambiance décalée que le jeune aspirant Daizaburo "Eddie" Ban, arrive au 34ème District afin d’y faire ses premières armes. Il ne va pas être déçu car sous ces méthodes peu orthodoxes se cachent peut-être la volonté pour "Mad Bull" de rétablir enfin la tranquillité dans le quartier. Enfin, peut-être...

Nos deux flics se retrouvent à faire équipe avec la belle Perrin, une ancienne ami de Sleepy, et son supérieur Toughmeyer dont les méthodes d'investigation et sa façon de tirer la couverture à lui ne plaisent pas à tout le monde. En pleine affaire de trafiquants de drogue, Sleepy et Eddie (qui entre temps est tombé fou amoureux de Perrin) vont se rendre compte que quelque chose cloche avec l'inspecteur Toughmeyer et qu'il semble bien être en cheville avec ce nouveau groupe de mafieux qui tente de s'implanter. Qui plus est, le chef de ce groupe à un compte personnel à régler avec Perrin...

Morrey Edwards, un puissant homme d'affaire soupçonné de viol, vient d'être libéré. Mais les journalistes, et notamment la jeune Jackie, ne sont pas dupes et pensent que de nombreux pots de vin ont été versés. Jackie va alors tout faire pour trouver des preuves. Perrin, qui est son amie, décide de l'aider, ainsi que notre duo de flics qui vont tout faire pour la protéger, car sa vie est désormais en danger. Edwards veut en effet se débarrasser de cette journaliste encombrante : il fait notamment appel à une bande de chinois prêts à mourir contre de l'argent, et ces derniers vont en effet employer tous les moyens...

Des policiers sont tués les uns après les autres par un étrange mais puissant individu. Même les SWAT semblent impuissants face à ce tueur isolé. Lors d'un combat face à Sleepy, le tueur en question lui révèle qu'il est Kevin Murphy, son ancien ami et collègue, qui avait été démis de ses fonctions 3 ans auparavant. Peu après, Sleepy l'affronte à nouveau, mais découvre alors que ce n'est pas Kevin, mais sa soeur Cindy ! Cette dernière est en pleine vengeance contre la police mais aussi contre la mafia, toutes deux responsables de la mort de son frère...

Ames sensibles, tata Henriette, et petits enfants, allez vous coucher ! Mad Bull 34, c'est plutôt une série trash pour adultes. Coups de fusil, giclées de sang, sexe (soft) à gogo, et un peu d'humour tout de même pour faire passer la pilule, c'est un peu le cocktail détonnant de ces 4 OAV. Le premier opus, disons-le franchement, fait plutôt peur : excessif dans sa violence, stéréotypé dans la vision des femmes (blondes à forte poitrine), il n'est clairement pas le meilleur des 4. Il sert surtout à placer les deux héros masculins et de savoir finalement "pourquoi" Mad Bull agit de la sorte, notamment avec les prostituées (si si, il y a tout de même une raison). Heureusement, dès le second opus, les histoires sont un peu plus travaillées et la violence moins exagérée. On reste dans le même genre un peu trash/bourrin, soyons clair, mais le tout passe clairement mieux ! Certaines scènes sont purement gratuites, mais on va dire que c'est le genre qui veut ça. Mention spéciale pour l'OAV 4 qui est plus dramatique qu'autre chose, et même si le scénario est ultra basique, cet opus reste très sympathique et finalement bien mené. Niveau animation et réalisation, c'est plutôt correct, et cela s'améliore au fil des OAV. Satoshi Dezaki, le frère du grand Osamu Dezaki (Rémi, Cobra, ...), s'en tire plutôt bien. Certains plans sont vraiment réussis, tout comme certains décors très détaillés et parfois magnifiques. Enfin, même s'il n'y a pas de VF, on appréciera la version japonaise avec en fer de lance l'immense Akio Ohtsuka (Silver dans l'île au Trésor, Black Jack, Batô dans Ghost in the Shell, Kunikida dans Blue Seed, ...).

Niveau DVD, Black Bones nous propose là une édition light, sans bonus particuliers, mais dans une bonne qualité globale. L'image et la piste sonore sont bonnes, ce qui est l'essentiel.

En conclusion, cette courte série d'OAV, dans le pur style de ce que l'on pouvait trouver dans les années 90, est à réserver à un public mature, vous l'aurez compris. C'est du défouloir avant tout, ce n'est pas cérébral pour un sou, mais au final, j'ai trouvé que ça se regardait assez bien malgré une première impression, via l'OAV 1, qui peut paraître rebutante. Les amateurs du genre devraient apprécier.

Ikkakumon (07 Juillet 2009 à 09:49) : Mad Bull 34 ne fait vraiment pas dans la dentelle, ces 4 OAV sont particulièrement trash et donc réservées à un public averti. Si vous aimez la violence (parfois gratuite) et les scènes plus ou moins osées, cette série vous conviendra parfaitement, les histoires sont très basiques, mais ne provoquent pas l’ennui. Les personnages sont caricaturaux, mais sympathiques, ils collent bien à l’ambiance un peu déjantée de Mad Bull 34. La réalisation est bien ficelée, il n’y a rien de révolutionnaire, mais on observe une animation de qualité, de jolis décors et un bon character design. Il n’y a rien de particulier à dire sur l’édition DVD, c’est une édition light VOST dont le niveau technique est correct.

Mon avis: Mad Bull 34 est une bonne série B qui fera passer un moment agréable aux amateurs d’animés bourrins.