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Anastasia

Film

Critique de Gersende Bollut, le Samedi 29 Novembre 2003 à 00:09

Staff Technique
Oeuvre orig. : Guy Bolton, d'après la pièce théâtrale de 1956
Réalisation : Don Bluth et Gary Goldman
Scénario : Susan Gauthier, Bruce Graham, Bob Tzudiker et Noni White
Musique : David Newman
Acteurs : VO - Meg Ryan, John Cusack, Kelsey Grammer, Christopher Lloyd et Kirsten Dunst
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Etats-Unis
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Historique
Durée : 1 h 26 mn
Année de prod. : 1997
Produit par : 20th Century Fox, Fox Animation Studios

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 2.35 Cinémascope
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (05/12/2001)
Editeur : 20th Century Fox
Format sonore
Français Anglais
Dolby Digital 5.1 5.1
Français 5.1 ; Anglais 5.1

Sous-titre(s) : Français, Anglais, Néerlandais.
Sons Annexes : Néerlandais 2.0.
Bonus/Goodies :
  • Karaokés
  • Documentaire Anastasia : Du rêve à la réalité
  • Mini-documentaire
  • Puzzles interactifs
  • Extraits internationaux de deux chansons

  • 5 : Parfait !
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    Saint-Pétersbourg, 1917. Comment l'impératrice Marie et sa petite fille Anastasia vont être sauvées du funeste sort, provoqué par la malédiction de Raspoutine qui s'abat sur la famille impériale, par un jeune employé de cuisine : Dimitri. Mais le destin les sépare une nouvelle fois.
    Dix ans après la chute des Romanov, une rumeur persistante se propage : la fille cadette de l'empereur serait encore en vie...

    L'histoire vraie du clan des Romanov et de la jeune Anastasia, dont la rumeur de son existence secrète a longtemps perduré (mais il fut récemment prouvé qu'il ne s'agissait que d'une légende).



     Image
    4 : Très bon !
    Parfaite, elle fait montre d'une précision impressionnante. Le piqué est vif et le jeu sur les couleurs chaudes et froides est parfaitement retranscrit. Quelques-unes des (rares) incrustations 3D sont un peu visibles mais pas particulièrement gênantes.
     Son
    5 : Parfait !
    Dolby Digital 5.1 en VO comme en VF, exempts de tout défaut. L'espace sonore est notamment fabuleux dans les séquences chantées, avec une belle ampleur qui vous immerge totalement.
    En outre, le doublage est une grande réussite, quelle que soit la langue choisie.
     Interactivité 2 : Décevant Packaging 4 : Très bon !
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    Jingle toujours pimpant de la 20th Century Fox en guise de préambule...
    Quelques flocons de neige tombent : nous voici sur le menu principal du DVD. Par ailleurs, sobres mais malgré tout très jolis, les fonds d'écran ornant l'intégralité des menus des différentes sections donnent envie de cliquer afin de tout dénicher. Il faut malheureusement bien avouer que l'interactivité n'est pas pléthorique, mais les plus curieux sauront séparer le grain de l'ivraie et trouver de quoi se mettre sous la dent.
    Les plus jeunes se délecteront de deux superbes chansons en version karaoké et des petits puzzles interactifs -3 au total-, et les adultes se tourneront davantage vers les extraits internationaux (en plein écran) avec quelques douze langues différentes pour chacune des deux chansons, soit 24 langues en tout ! Et surtout ils apprécieront le making of doublé en VF, incluant notamment commentaires des acteurs et témoignages de l'équipe du film. Intéressant sans être transcendant, ce documentaire met toutefois un peu mal à l'aise lorsque l'on sait que la présentatrice de cette featurette, Aaliyah (qui interprète l'une des chansons-phare de la BO du film), décédait en août 2001 dans un tragique accident d'avion. L'édition DVD étant sortie après sa mort, il eut été judicieux d'inclure une petite pensée à la feue-chanteuse R&B...
    Ce DVD propose également un second mini-making of. Hélas très promotionnel, celui-ci ne nous apprend guère plus de choses, mais apercevoir Don Bluth au travail reste une image intéressante.
    Verdict : une bonne volonté évidente, mais cela ne suffit pas à qualifier cette édition de Collector. Une réédition serait donc assurément la bienvenue. Moins tolérable, le packaging façon livre d'art est très réussi mais il y avait largement la place d'y loger un livret avec photos ou interviews, ou même pourquoi pas le CD de la bande originale. Un coup d'épée dans l'eau...

  • Karaokés : Loin du froid de décembre et L'apprentissage (Anglais, Français et Néerlandais)
  • Anastasia : Du rêve à la réalité (23')
  • Mini-documentaire (7')
  • Puzzles interactifs
  • Extraits internationaux : Loin du froid de décembre et L'apprentissage (6')

    Attention ! Ce film et ces suppléments sont également proposés dans une édition au packaging beaucoup plus classique, dans un simple boîtier Amaray (visuel ci-contre).

  •  Repères bibliographiques 
    D'origine texane, Don Bluth a très vite été attiré par le cinéma d'animation : la découverte de Blanche-Neige à 6 ans le pousse déjà à se tourner vers un avenir fait de 'petits mickeys'... En 1955, il entre ainsi comme intervalliste aux studios Disney où il travaille sur la Belle au Bois Dormant. Après un passage par les comédies musicales dans un théâtre de Santa Monica (avec la collaboration de son frère Toby), il décide de retourner à ses premières amours : l'animation. Un genre dans lequel il va entrer par la petite porte, pour progressivement se faire une solide réputation.
    Nous sommes alors en 68 et Bluth est engagé au département layout des studios télé de Los Angeles, puis prend la direction du service peu de temps après. En 71 il intègre la Disney Corporation où il va passer huit ans à forger plus que jamais une solide expérience. Là il travaille sur Robin des Bois, Bernard et Bianca, Peter et Elliot le dragon et enfin Rox et Rouky. Ce parcours l'amène à monter en parallèle un petit projet de court-métrage avec deux de ses assistants (Gary Goldman et John Pomeroy). Quatre années plus tard Bluth achève son projet personnel : Banjo, the woodpile Cat est multi-récompensé et c'est enfin l'heure de l'indépendance pour ce féru d'animation ! Divers investisseurs contactent en effet rapidement le trio pour réaliser un premier long métrage hors Disney. Bluth et ses acolytes quittent donc le groupe et se lancent dans l'adaptation d'une œuvre littéraire de Robert C. O'Brien, Mrs Brisby and the Rats of Nimh. Rebaptisé Brisby et le secret de Nimh, le film fait un triomphe. En 83, Bluth, Goldman et Pomeroy fondent Bluth Group, et se lancent également dans la création de jeux vidéo, dont les célèbres Dragon's Lair ou Space Ace. Steven Spielberg himself contacte alors Don Bluth pour un nouveau long métrage, impressionné qu'il a été par le très touchant Brisby. De leur collaboration émergera Fievel et le Nouveau Monde, gros succès des années 80. Enfin en 86, Bluth transfère son studio en Irlande, où il créé le plus grand complexe d'animation européen : il y réalise successivement Le Petit dinosaure et la vallée des merveilles (une production Spielberg/Lucas), Charlie, Rock-O-Rico, Poucelina, Le Lutin magique puis cet Anastasia, premier long métrage d'animation des studios Fox, où il retrouve pour l'occasion son vieil ami Gary Goldman. Son dernier long métrage en date, Titan AE (2000), n'a hélas pas eu le succès escompté, mais reste une fois encore une brillante réussite artistique.

    Gary Goldman a mené un destin parallèle à Don Bluth. Après des études à l'école des Beaux-Arts d'Hawaï, il entre comme intervalliste chez Disney en 72, travaillant sur Robin des Bois, Rox et Rouky puis Winnie l'Ourson. Il occupera ensuite le poste de directeur de l'animation sur Peter et Elliot le dragon et The Small One. Les deux hommes se côtoient dans le travail et se lient d'amitié. En 1975, il s'associera à Bluth et Pomeroy pour donner naissance au court-métrage Banjo. Depuis, leur carrière est menée ensemble, avec diverses réalisations toutes plus réussies les unes que les autres.

     Bilan artistique   
    4 : Très bon !
    Un nouveau Don Bluth est souvent (toujours ?) l'assurance de passer un agréable moment. Et cet Anastasia ne déroge bien sûr pas à la règle. Cinéaste touche-à-tout, appréciant aussi bien les contes que la science-fiction, il touchait là au genre fait divers historique, fait divers d'autant plus intéressant qu'il a longtemps fasciné les médias. La chute des Romanov, dernière famille impériale de Russie, est une intrigue fascinante car on a longtemps cru que l'héritière disparue, Anastasia, avait grandie dans l'anonymat et était encore probablement en vie (il a récemment été démontré que tout cela n'était que légende).

    Atout majeur du long métrage : la qualité des séquences musicales. Ancien transfuge de Disney aujourd'hui repenti, Don Bluth laisse libre cours à toutes ses fantaisies mais n'en a pas pour autant oublié les recettes de tonton Walt. Les chansons sont donc de rigueur, mais là où les récents Disney ont épuisé le filon et l'inspiration, Anastasia séduit, envoûte et les airs du film touchent même au sublime. Loin du froid de décembre est d'une grâce inouïe, avec de subtiles nuances dans la mélodie qui renoue avec une poésie typiquement disneyenne de la grande époque. Ce qui n'est pas rien.
    Ce voyage dans la majestueuse Russie des années 10 et le Paris des années 20 nous offre également un film d'animation sophistiqué mais pas prétentieux, fastueux mais pas pompeux. Rappellons à ce sujet qu'il s'agissait là d'une première, sinon une provocation, puisque ce film d'animation jouait sur les plates-bandes d'un terrain jusque-là réservé aux productions Disney. Aujourd'hui le sacre de DreamWorks a instauré une concurrence qui nous semble naturelle (et saine), et pourtant il n'est pas si loin le temps où quiconque osant se mesurer au géant Disney y perdait quelques plumes. Anastasia a osé, et ce n'est pas là la moindre de ses qualités.
    Autre parti-pris audacieux, inhérent à la structure-même du film cette fois, l'incontournable méchant (en l'occurrence le vil Raspoutine) est d'une cruauté et d'un sang-froid à glacer le sang. Loin des niaiseries parfois propres aux productions Disney (si l'on excepte Taram), cet Anastasia réconcilie les adeptes d'un univers sombre, noir, presque torturé. La chauve-souris Bartok (qui prendra la vedette d'une suite donnée au film, Bartok le magnifique) apporte un élément comique bienvenu, mais l'apparence si repoussante d'un Raspoutine sans pitié, décharné et même cadavérique devraient procurer quelques délicieux frissons d'effroi aux plus jeunes spectateurs... et réjouir les plus grands, trop habitués aux méchants souvent plus ridicules qu'effrayants. Un mot enfin sur l'esthétique du film, caractéristique du 'trait Don Bluth'. La patte du Maître est sensible une fois encore : élégance et précision des contours, richesse minutieuse et foisonnement dans les détails, jeu subtil sur les couleurs (le froid hivernal de la Russie alterne avec la majesté du Palais Royal)...
    Les esprits chagrins noteront tout de même les poncifs inévitables d'une telle production : conte de fée un peu désuet, chansons à intervalles réguliers, caricature de certains personnages ou happy end inévitable. Qu'importe. Le plaisir est là, le spectacle total, et l'émerveillement garanti.

     Note du disque 3 : Sympathique  Note de l'animé 4 : Très bon !
    Anastasia fait partie de ce cercle très fermé de longs métrages qui se bonifient avec le temps et les visions répétées. L'animation est magnifique (le sceau de qualité Don Bluth est sensible), l'histoire reposant sur des faits réels demeure originale... et les chansons sont littérallement envoûtantes. C'est bien simple, avec celles du Roi Lion et de Spirit, la BO de ce film tourne régulièrement et depuis longtemps sur ma platine CD ! Amateurs de poésie, vous avez frappé à la bonne porte...


    Points Forts Points Faibles
    + Film d'animation de grande qualité
    + C'est du Don Bluth !
    + Loin du froid de décembre
    est l'une des plus belles chansons
    créée pour un film d'animation
    - Bonus de cette édition oubliables

    Note Globale
    3.5 : Bon titre ! A conseiller.
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © 20th Century Fox, Fox Animation Studios
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