Difficile de tarir d’éloges sur le doublage impeccable dont a bénéficié Lady Oscar en français, et qui nous rappelle une époque où des comédiens de talent savaient insuffler aux personnages auxquels ils prêtaient leur voix, un charisme certain. Justesse des voix, justesse du jeu et textes souvent fort bien écrits... Certes, quelques libertés avec le texte original ont été prises, notamment sur la condition d’Oscar dont le secret n’est, selon les personnages, apparemment pas connu dès le départ, et on s’amusera certainement à traquer ici et là les différences avec la VO, mais l’adaptation est excellente, ce qui reste l’essentiel et ne saurait être une trahison de l’œuvre originelle. La sortie de ce coffret collector est aussi l’occasion de retrouver enfin les épisodes 32 et 39 (deux épisodes très importants qui plus est) dans leur VF d’origine (ils avaient été redoublés, et de piètre façon, lors de la rediffusion de la série dans “les Minikeums” et cette version s’était malheureusement retrouvée sur les DVD lights). On ne s’en plaindra pas, loin s’en faut...
Alors, une VF parfaite ? En fait, peut-être pas. Si les comédiens sont tous absolument impériaux (on saluera les prestations de Amélie Morin en Marie-Antoinette dépassée par les évènements, Jean-Pierre Leroux en Fersen sensuel ou bien entendu l’inimitable Jean Topart pour la narration -quel excellent choix !-), force est de constater hélas que s’ils sont pourtant bien nombreux, ils restent, pour certains redondants sur de nombreux rôles. Bernard Tiphaine en tête, par exemple, a doublé de très nombreux seconds rôles capitaux tout au long de la série. Bien plus contrariants par contre, sont les changements de voix sur un même personnage. Si on ne se rend pas trop compte qu’André change de voix en cours de série (Eric Legrand succède à Gérard Lartigau sans heurts), on déplorera les différentes voix du Comte Girodelles et les changements similaires sur la grand-mère, sur Louis XVI ou encore Madame de Poligniac... pour ne citer qu’eux... C’est assurément le point négatif (fort heureusement, le seul à mes yeux) de ce doublage. Désagréments qui auraient pu être tus s’ils ne concernaient qu’un personnage, mais il y en a ici beaucoup trop. Dommage. Il reste malgré tout, grâce au talent de ces interprètes, un travail remarquable, impliqué qui nous place au cœur de la tourmente et des émotions vécues par les divers protagonistes.

Du côté de la version japonaise, le jeu des comédiens est bien entendu excellent là aussi, donnant autant d’énergie que d’émotions. Au début, cela fait par contre un peu bizarre, il faut le reconnaître, de voir une série au thème on ne peu plus français être jouée en japonais. Mais on s’y habitue vite, et surtout, on découvre les vrais dialogues originaux, qui apportent parfois de sacrées surprises ! La principale différence vient du fait qu’en japonais, presque tout le monde sait qu’Oscar est une femme. Ce n’est pas un secret, et cela change parfois un peu le ton de certains passage. De même à la fin de la série, Oscar se proclame être la femme d’André, ce qui n’est pas le cas dans la langue de Molière. Mais le passage le plus différent et notable (à mon avis) reste le procès de Jeanne de la Motte, où ses accusations envers la Reine sont toutes autres en japonais ! Je vous laisse découvrir ça par vous même, mais c’est à ce niveau qu’on se rend compte notamment de la bonne adaptation française qui passe aussi très bien.

Au final, que ce soit en français ou en japonais, les 2 versions ont leurs qualités, et permettront notamment aux fans de la 1ère heure de redécouvrir la série en japonais, sous un angle parfois différent.