A l'origine de Shadow Skill on trouve cinq mangas scénarisés et dessinés par Mugumu Okada en 1992. L'adaptation en vidéo se compose d'une première OAV de 50 mn réalisée en 1995, critiquée ici, d'une seconde OAV en 3 parties réalisée un an plus tard (la critique très prochainement) et enfin d'une série de 26 épisodes diffusée en 1998.

Aux commandes de cette première OAV, nous retrouvons Hiroshi Negishi, auteur l'année précédente de l'incompréhensible Bounty Dogs (OAV - 1994) et de quelques épisodes de Tenchi Muyo (série - 1994). Pour le chara-design, il fait appel à Toshinari Yamashita, artiste qui travaillera à nouveau avec lui sur Burn-Up W et Amazing Nurse Nanako.

Après la mort de ses parents, Gau est recueilli par Elle, une jeune femme maitrisant l'art du Shadow Skill. Comme chaque année, ils partent en pélerinnage sur la tombe des parents du garçon. Gau poursuit son entrainement pendant le voyage. La technique redoutable du Shadow Skill est connue seulement par une poignée de combattants et suscite la convoitise. Gau va pouvoir rapidement mettre en pratique et devenir un jour Sevalle, la plus haute autorité.

Cette première OAV intitulée Shadow Skill, prologue se focalise sur Gau et sa soeur adoptive Elle, deux redoutables combattants. Exit donc le scénario prise de tête : la réalisation met le paquet sur les combats!

Le profil des personnages est à peine esquissé. On ne sait pratiquement rien de leur histoire et il faudra se procurer l'OAV suivante afin de découvrir un peu plus de choses. Le scénario se fait donc oublier à la faveur des scènes d'action qui valent clairement le coup d'oeil. La technique d'animation est surprenante et, si elle n'est pas rigoureusement fluide, permet de nous offrir un spectacle de bonne qualité. Le point fort est sans conteste la qualité des chorégraphies des combats, transcendées par le côté Fantasy qui offre des possibilités infinies. La pesanteur ne semble pas avoir prise sur les détenteurs de la technique du Shadow Skill, qui bondissent d'un point à l'autre à rendre (presque) jaloux Kawajiri (Ninja Scroll, Wicked City). Le combat le plus étonnant est sans conteste celui qui oppose Elle au gigantesque Démon-garou (29e min). La présence d'hémoglobine dans la plupart des combats réserve ce titre à un public averti.

Le chara-design est singulier et joue un rôle important dans la réussite graphique de l'OAV. La morphologie des personnages est parfaitement adaptée aux mouvements qu'ils exécutent, comme façonnée à force d'entrainements et de combats. Ils sont étrangement élancés, leurs muscles alongés semblent infiniment puissants et la lumière qui s'accroche violemment à leur enveloppe charnelle ciselée offre une puissance sophistiquée.
Les compos de Megumi Hayashibara et notamment le magnifique thème principal finissent de nous étourdir. L'instrumentation imposante et la puissance des cuivres notamment viennent renforcer la violence des coups et amènent Shadow Skill dans une dimension épique et purement jouissive.

La trame scénaristique qui amène Gau vers la maitrise de l'art secret du Shadow Skill afin de devenir Sevalle, le guerrier ultime, est avant tout prétexte à mettre en avant de superbes séquences de baston. Je ne peux que recommander ce titre aux amateurs de sensations fortes et de sanglants combats, surtout que le coût du DVD n'est pas indigeste.