La sortie en France d'une série adaptée d'un des premiers travaux de Go Nagaï avait de quoi susciter quelque intérêt pour les amateurs de Devilman. Malheureusement, une fois Dante visionnée, c'est la déception qui prime, principalement à cause de la faiblesse de l'animation.

En effet, la première chose que l'on remarque, c'est les faibles moyens mis en oeuvre. Pour une série aussi récente, on a vraiment de quoi être étonné. Si l'animation n'empêche pas la bonne compréhension de l'histoire, elle handicape lourdement l'action et les scènes de combat tombent imanquablement à plat. Certe le chara-design de Go Nagaï, doublé par l'utilisation de belles couleurs, est très agréable, mais cela ne suffit pas pour rattraper le coup.

L'intérêt de ce titre réside principalement dans la description d'un univers torturé peuplé de monstres et qui porte imanquablement la patte du créateur de Devilman. On y trouve les thèmes qui lui sont chers et qu'il ne cessera de développer par la suite. Comment ne pas penser à Akira (Devilman) en voyant Ryô ou encore à Jun Fudou (Devil lady) en contemplant la plastique du mannequin Saeko Kodai ?
Dante propose quelques particularités comme l'aspect Kaiju-ega (monstre géant) beaucoup plus prononcé ici que dans les oeuvres sus-citées. Dante se singularise également par une approche assez complexe et originale de la lutte du bien contre le mal. Go Nagaï brouille les cartes et les démons nous sont présentés sous un autre jour tandis que Dieu apparait peu à peu comme un être manipulateur et destructeur.

Visuellement, Dante est une série qui peut surprendre. A côté d'un chara-design le plus souvent soigné, on peut voir des personnages aux traits simplifiés, sans véritable style. La série flirte également avec le ridicule, que ce soit par la représentation de certains monstres (totalement kitsch!) ou avec certains passages du récit (la naissance de Dante, résultat de la fusion entre deux animaux préhistoriques et un vaisseau d'assaut futuriste).

Un dernier mot sur la violence, qui est toujours bien présente ici, mais qui est estompée par rapport aux précédentes adaptations de Go Nagaï. La série est qualibrée avant tout pour une diffusion TV, ceci empêchant ainsi de tomber dans les excès graphiques du passé.