La voici donc, cette ultime saison d'une des meilleures séries d'animation humoristiques des années 90... et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle divise les fans ! Les uns adorent le virage quasi-sitcom adopté par les scénaristes, prétexte à une succession de gags aussi invraisemblables que désopilants ; d'autres en regrettent la conséquence logique (à trop narrer les mésaventures quotidiennes de l'équipage de Planet Express, les personnages en oublient de voyager vers de nouvelles contrées). Les mêmes déplorent également le fait que certains seconds couteaux restent trop peu exploités, à l'image de Zapp Brannigan... En résumé, la dernière saison de Futurama ne met pas tout le monde d'accord. Pourtant il faut bien reconnaître qu'à l'exception de deux-trois épisodes soporifiques (Là où aucun fan n'est jamais allé, hommage à Star Trek dont seuls les adeptes du professeur Spock saisiront toutes les subtilités...), cette cuvée de l'équipe de Matt Groening réussit le tour de force d'innover en négociant un virage certes risqué mais qui a le mérite d'être audacieux, de surprendre, et donc de savoir remettre en question un univers riche, foisonnant et brillant, sans en casser les fondamentaux. Bender reste veule et amoral, Fry ne cesse de convoiter la douce Leela, laquelle trouvera certaines réponses (inattendues) aux diverses interrogations concernant son passé. Les protagonistes restent donc égaux à eux-mêmes, mais évoluent et leurs caractères s'affinent, gagnant en humanité ce qu'ils ont tendance à perdre en loufoquerie. Est-ce un bien ou un mal ? Reste que la série acquiert une nouvelle dimension et gagne incontestablement en ampleur, multipliant les situations grotesques voire franchement absurdes, s'affranchissant encore davantage des codes propres au genre pour assumer son statut de série décalée, décomplexée et définitivement culte.