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Paranoia Agent
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Intégrale (Edition prestige)
Critique de Algol, le Mardi 07 Mars 2006 à 07:20
Staff TechniqueOeuvre orig. : Satoshi Kon Producteur : Satoki Toyoda Directeur : Satoshi Kon Scénario : Seishi Minakami Chara. design : Masashi Ando Dir. artistique : Nobutaka Ike Dir. photographie : Katsutoshi Sugai Musique : Susumu Hirasawa Animation : Mad House Acteurs : Tsukiko Sagi: Mamiko NotoKeichi Ikari: Shozo IizukaMitsuhiro Maniwa: Toshihiko SekiLe Gamin à la batte: Daisuke SakaguchiAkio Kawasu: Kenji UtsumiMasami Hirukawa: Toshihiko NakajimaHarumi Chono: Kotono Mitsuishi
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Fiche de l'animéPublic : 16+
Origine : Japon
Titre original : Mousou Dairinin
Type : Série TV
Genre : Drame
Durée : 13 x 24 minutes
Année de prod. : 2004
Produit par : Paranoia Agent Committee
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Fiche du DVD |
Zone : 2 (Europe)
Format cinéma : 1.77
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 Couleur : PAL Audio : 224/448 Kbps Support : DVD-9 (1 face/2 couches) Disponibilité : Disponible (23/02/2006) Editeur : Dybex
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Bonus/Goodies : Storyboard animé de l'épisode 1
Interview de Satoshi Kon
Commentaires audio
Karaoke du générique de fin
Galerie de croquis couleur
Guide Paranoia Agent
Cartes postales (10)
Peluche Maromi
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Présentation |
L'histoire
Tsukiko Sagi est une célèbre conceptrice de peluche kawaii. Un soir, alors qu’elle rentre chez elle, elle se fait agresser par un mystérieux gamin armé d’une batte de base-ball et chaussé de rollers jaunes. Tandis que les collègues de Tsukiko croient au canular, la police enquête. Tout d'abord sceptiques, les deux inspecteurs en charge du dossier découvrent bientôt que d’autres agressions sont à mettre sur le compte de celui que tour le monde surnomme désormais "le Gamin à la batte"...
Présentation générale
Paranoia Agent est la première série télévisée du réalisateur Satoshi Kon, auquel on doit les trois longs-métrages exceptionnels que sont Perfect Blue, Millenium Actress et Tokyo Godfathers. Comme pour ces derniers, l'animation est assurée par le studio Mad House, auquel on doit entre autres Card Captor Sakura, Chobits, Trigun, X, Beck, Gungrave, Monster... C'est évidemment Kon lui-même qui est à la réalisation, tandis que le scénario a été confié à Seishi Minakami, qui a contribué à Boogiepop Phantom et Gunparade March, et le character design à Masashi Ando, un directeur de l'animation issue du Studio Ghibli et qui a travaillé sur Porco Rosso, Pompoko, Mes voisins les Yamada, Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro, ainsi que sur l'oeuvre précédente de Kon, Tokyo Godfathers.
Les treize épisodes de la série ont été diffusés au Japon à partir du 2 février 2004, sur la chaîne WOWOW.
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DVD 1 Stories 1 à 4 : La jeune Tsukiko Sagi est la conceptrice de la peluche Maromi, qui connaît un succès considérable. Mais depuis lors, Tsukiko semble avoir perdu son inspiration. La date-butoir de son nouveau projet approche à grand pas et elle n'a toujours pas la moindre idée pour son prochain personnage. De plus en plus en plus désemparée, elle ne sait comment échapper à la pression qui l'entoure. Un soir, alors qu'elle rentre chez elle, elle fait une chute sur un parking désert...
Liste des épisodes:
Story 01. Le gamin à la batte
Story 02. Les rollers dorés
Story 03. Bouche gourmande
Story 04. Vivre comme un homme
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DVD 2 Stories 5 à 7 : Hirukawa est le héros du jour depuis qu'il a arrêté celui que tout le monde appelle "le Gamin à la batte". Ce dernier, qui s'appelle en fait Makoto Kozuka, est interrogé par les inspecteurs Ikari et Maniwa. Loin de reconnaître ses torts, Kozuka annonce aux policiers qu'il est en fait un Chevalier Sacré chargé d'une mission très importante: libérer le monde de la présence du maléfique Gohma. Si Ikari est pour le moins sceptique, Maniwa, lui, se laisse peu à peu entraîner dans le récit fantasmagorique de l'adolescent...
Liste des épisodes:
Story 05. Le chevalier sacré
Story 06. La peur du coup fatal
Story 07. MHZ
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DVD 3 Stories 8 à 10 : Fuyubachi, Zebra et Kamome se sont rencontrés sur Internet. Bien que tout semble les séparer (l'âge comme les intérêts), ils ont un point en commun. En effet, ils ont tous trois décidé de mettre fin à leur vie et ils ont pensé qu'il serait plus amusant de le faire ensemble. Cependant, en voyant l'âge de Kamome, Fuyubachi est pris de remords et tente de la semer en compagnie de Zebra. Mais il en faut plus pour décourager la petite fille, qui finit par les retrouver...
Liste des épisodes:
Story 08. Planning familial
Story 09. ETC.
Story 10. Douce Maromi
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DVD 4 Stories 11 à 13 : Suite à la mort de Kozuka, Ikari et Maniwa ont été renvoyés de la police. Ikari travaille maintenant en tant que garde sur des chantiers. Il y retrouve une vieille connaissance: Inukai, un voleur qu'il a arrêté quelques années auparavant. Les deux hommes évoquent le passé avec nostalgie. Pendant ce temps Misae, la femme d'Ikari, qui est fort malade, vient de prendre une décision très importante. Elle va en effet se faire opérer dans l'espoir de s'accorder quelques années supplémentaires...
Liste des épisodes:
Story 11. Sens interdit
Story 12. Radar man
Story 13. Le dernier épisode
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Image |
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On a affaire à un master très propre, dénué d'artefacts, et bien défini. La netteté est correcte mais pas optimale et on ne remarque ni scintillement ni effet arc-en-ciel. En revanche, on pourra remarquer un bruit vidéo parfois très important sur les aplats sombres ainsi qu'un peu de postérisation ça et là.
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Son |
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Les trois pistes sonores n'ont révélé aucun problème particulier durant l'écoute. Les deux pistes stéréo sont assez proches l'une de l'autre. Elle sont toutes deux dynamiques et bien spatialisées, et font parfaitement ressortir l'ambiance sonore voulue par le réalisateur. Le mixage 5.1, tout réussi qu'il soit, n'apporte pas énormément à une série qui ne joue pas sur le spectaculaire.
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Interactivité |
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Menus
Les menus, accompagnés d'un fond musical, sont simples mais en parfaite adéquation avec l'esprit de la série. Le menu principal, animé, permet de lancer la lecture en continu et d'accéder au setup, au chapitrage et aux bandes-annonces. Le passage d'un menu à l'autre s'accompagne d'une petite transition animée.
Langues et sous-titres
Ce menu permet de choisir entre la piste originale japonaise en DD 2.0 et la piste française en DD 2.0 ou en 5.1 , et d'activer ou non les sous-titres français. Il existe un deuxième flux de sous-titres pour traduire les textes à l'écran, qui s'active automatiquement lorsque l'on choisit l'une des pistes françaises. Ces paramètres sont modifiables en cours de lecture à l'aide de la télécommande.
Chapitrage
Ce menu permet d'accéder à chacun des épisodes du disque à partir de leur générique de début. Les épisodes sont découpés en cinq parties: générique de début, première partie, deuxième partie, générique de fin, vision prophétique.
Bonus
Les bonus sont tous regroupés sur un DVD à part. On y retrouve:
un storyboard animé du premier épisode sur la piste sonore (avec langue au choix). On peut choisir de voir le storyboard en plein écran ou en mode comparatif, avec le storyboard sur la moitié de l'écran et la version finale de l'anime en petite vignette incrustée.
une interview de 35mn de Satoshi Kon, au cours de laquelle le maître revient sur sa carrière, le rôle du réalisateur, sa façon d'approcher Paranoia Agent, l'esprit de la série, sa vision de la société, ses inspirations, les contraintes, l'évolution de l'animation, sa prochaine oeuvre. Instructif et intéressant;
commentaire audio de S. Kon, S. Minakami et S. Toyoda sur les épisodes 11, 12 et 13;
karaoke du générique de début;
une galerie de 18 croquis en couleur à faire défiler manuellement.
Bandes-annonces
L'éditeur propose les bandes-annonces suivantes:
DVD 1: Boogiepop Phantom, Fullmetal Alchemist, Noir, Samurai Champloo et Yu Yu Hakusho;
DVD 2: Captain Herlock ~Endless Odyssey~, Hunter x Hunter, Nasu, Evangelion et Cowboy Bebop;
DVD 3: Dokkoider, Kenshin: Le chapitre de l'expiation, Key the Metal Idol, Licensed by Royalty et Sakura Wars - The movie;
DVD 4: Ailes Grises, Dai-Guard, Hellsing, I Wish You Were Here et Texhnolyze.
Packaging
Les disques sérigraphiés aux effigies de Tsukiko, Harumi, Maniwa et Maromi sont logés dans un digipack dans les tons de bleu parcouru de rayures horizontales, un motif que l'on retrouve également dans les menus. Les volets du digipack sont décorés d'illustrations utilisées pour les jaquettes des DVD japonais. Le digipack est lui-même rangé dans un coffret en carton dur de la même couleur qui s'ouvre comme un livre et qui est orné d'une image du Gamin à la batte. On a évidemment droit aux titres en incrustation argentée qui sont devenus la signature de l'éditeur.
L'édition spéciale
La série existe en deux éditions: la standard (à paraître prochainement), qui se présentera sous la forme du digipack contenant les 4 DVD de la série logé dans un fourreau, et cette édition spéciale limitée à 3000 exemplaires qui contient en plus un livret couleur avec des analyses d'épisodes, des interviews et la traduction des génériques de début, dix cartes postales à la qualité d'impression exemplaire, le DVD de bonus et une petite peluche Maromi qui accompagnait déjà l'édition spéciale du premier volume en Zone 1.
Teasers |
Eyecatches |
Crédits |
Ecrans-titres |
Sous-titrage génériques |
Présents |
Présents |
Français |
Japonais |
Absent |
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L'adaptation |
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Dybex nous propose pour cette série prestigieuse un doublage français assuré comme d'habitude par le studio Chinkel. La direction artistique est confiée à Gilbert Lévy, qui s'octroie également le rôle du vieil homme. Le rôle-clé de Tsukiko Sagi est interprété par Sabrina Leurquin (photo de gauche), talentueuse comédienne belge que l'on a pu entendre dans Lacus Clyne ( Gundam SEED), Dorothy R. Wayneright ( The Big O) ou encore Weda et Marie ( Haré+Guu). Elle campe un personnage éthéré, semblant vivre complètement en-dehors de la réalité. A ses côtés, Eric Peter (photo de droite - Alucard dans Hellsing, Albator dans Cosmowarrior Zero, Gun Frontier et Space Symphony Maetel, Ralph Bomer dans Silent Möbius) prête son timbre grave à l'inspecteur Ikari, dont il restitue fort correctement le côté grognon, vieux-jeu mais néanmoins très humain. Les seconds rôles sont bien assurés également, avec un Taric Méhani (Yoh Asakura dans Shaman King, Kenzo Tenma dans Monster, Susumu Oki dans Submarine Super 99 ou encore Hige dans Wolf's Rain) comme à son habitude très engagé dans les rôles du Gamin à la batte et de Yuichi Taira, une Jessie Lambotte (Ryoko Tsugimo dans Area 88 - à paraître) excellente dans le personnage schizophrène de Harumi, un Thierry Murzeau (M. Barsac dans Le secret du sable bleu, Uzumi Nara Athha dans Gundam SEED) plein de gouaille pour Kawasu et un Patrick Pellegrin (Yuichi Kayama dans Sakura Wars - Le film et Beauchamp dans Le Comte de Monte Cristo) faussement débonnaire en Hirukawa. Ajoutez à cela le Maniwa enthousiaste d' Eric Missoffe (le Comte D dans Pet Shop of Horrors) et la Maromi tout en douceur de Sidonie Laurens et vous obtenez une distribution solide dans laquelle on sent flotter un vrai esprit d'équipe. On regrettera juste que tous les petits rôles féminins ou enfantins soient assurés par les mêmes acrices au timbre très (trop?) reconnaissable, comme Nathalie Bleynie ou Christelle Reboul. Mais cela reste un inconvénient fort mineur.
Au niveau de l'adaptation à proprement parler, les sous-titres et la VF se montrent fidèles à l'original. Les dialogues sont fluides et on ne remarquera pas d'erreurs ou de maladresse stylistiques flagrantes.
Personnage | Acteur |
Tsukiko Sagi | Sabrina Leurquin |
Keichi Ikari | Eric Peter |
Mitsuhiro Maniwa | Eric Missoffe |
Le Gamin à la batte | Taric Méhani |
Akio Kawasu | Thierry Murzeau |
Masami Hirukawa | Patrick Pellegrin |
Harumi Chono | Jessie Lambotte |
Le vieil homme | Gilbert Lévy |
La vieille femme | Nathalie Bleynie |
Maromi | Sidonie Laurens |
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Bilan artistique |
Paranoia Agent est la première série télévisée de Satoshi Kon, et elle porte clairement la marque de son créateur. D'un point de vue visuel, tout d'abord, on retrouvera un character design simple qui se veut réaliste (les personnages sont clairement japonais) et expressif. Si le trait est parfois trop simpliste, les personnages sont toutefois bien coqués et leur physique reflète souvent ce qu'ils sont en réalité. La volonté de réalisme se retrouve également au niveau des décors, inhabituellement détaillés et précis pour une série TV. Il faut dire que l'équipe de production a pu réutiliser des décors de Tokyo Godfathers, ce qui ajoute un plus indéniable à la qualité de la série. L'animation est généralement d'un bon niveau et on saluera l'originalité de la mise en scène et des éclairages, ainsi que l'utilisation subtile des couleurs. Il faut également mentionner la bande sonore qui, comme dans les autres oeuvres de Kon, est extrêmement travaillée et a son rôle à jouer dans la série.
Si la forme rappelle indéniablement les productions précédentes du maître, il en va de même du fond, qui s'inscrit parfaitement dans la thématique habituelle de Kon. On y retrouve la critique lucide d'une société japonaise à la dérive, perdant peu à peu ses marques et ses valeurs (comme dans l'épisode 4, où un policier apparemment irréprochable se retrouve victime de ses propres magouilles ou l'épisode 6, où l'image d'un père de famille idéal s'effondre d'un coup). Une critique qui se veut satirique et qui utilise l'humour comme moyen d'aborder - de façon particulièrement brillante - tous les sujets, même les plus tabous, comme la schizophrénie (épisode 3 impeccable de maîtrise) ou les suicides collectifs (délicieux épisode 8 où un groupe de joyeux suicidaires met tant d'enthousiasme à vouloir mourir qu'il en effraierait presque la mort elle-même). Kon puise la matière première de sa série dans l'actualité et brode, improvise, afin d'insérer chaque nouvelle pièce dans le puzzle que constitue cette oeuvre kaléidoscopique oscillant sans cesse entre rêve et réalité. Chaque personnage nous entraîne dans son monde intérieur, un monde qu'il se fabrique afin d'échapper aux dures réalités d'une vie trop oppressante (comme Tsukiko) ou dans laquelle on ne se sent pas à sa place (comme Ikari).
Et au milieu de tout cela, Kon parvient à nous glisser quelques ovnis, comme l'épisode 5 (où il semble justement se moquer doucement de ceux qui semblent incapables de distinguer le monde virtuel de la réalité) ou l'épisode 10 qui nous montre les coulisses du monde implacable de l'animation. Paranoia Agent semble être une oeuvre à la richesse infinie, qu'il faut voir et revoir afin d'en connecter tous les morceaux et d'en distinguer toutes les subtilités...
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Matériel utilisé pour le test :
Lecteur DVD JVC XV-N410B
Téléviseur 30" Sony Wega KV-30HS420
Ampli Pioneer VSX-D511
Enceintes ALR Jordan Entry 2M SE
+
Lecteur DVD QSI SBW242U
PowerDVD 5.0
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© Satoshi Kon · MADHOUSE / PARANOIA AGENT COMMITTEE
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Packaging |
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Algol |
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