En plus de l'excellent doublage original, Cowboy Bebop bénéficie d'une très bonne version française, cette version a été réalisée par le studio Chinkel, dans les rôles de Spike et de Jet, on retrouve Yann Pichon et Philippe Roullier, leur interprétation des deux personnages principaux est en tous points remarquable. Les deux filles de l'équipage sont interprétées par Bérengère Jean (Faye) et Patricia Legrand (Ed), Faye possède une voix pleine de variations qui fait bien ressortir les sentiments du personnage, pour Ed, le bilan est également positif, même si je préfère personnellement le doublage original pour ce personnage.

L'adaptation est fidèle même si quelques erreurs sont présentes (la plus importante concerne le temps de cryogénisation de Faye qui a été considérablement allongé dans la version française...). Les sous-titres ne souffrent d'aucun défaut majeur (des corrections ont été apportées par rapport à la précédente édition).

Cowboy Bebop est une série qui possède d’énormes qualités. Le scénario, qui exploite le filon des chasseurs de primes et du western dans un univers de science-fiction part d’une idée simple, mais très intéressante car elle induit un mélange de genres à la fois inattendu et attrayant. La trame principale, plus sombre et plus mystérieuse, vient se greffer sur cette histoire de base plutôt légère, cette opposition entre le côté insouciant d’une grande majorité des missions de l’équipage et l’intrigue principale où les héros font face à la gravité de leur passé et de leur destin apporte une ambiance remarquable à la série. Cette dichotomie se remarque rapidement en ce qui concerne les épisodes, les épisodes où il est question du passé des héros et des interférences de ce passé dans leur vie actuelle sont en général plus noirs et plus mélancoliques que les autres. Malgré ce caractère obscur (tragique par moment), Cowboy Bebop bénéficie d’une bonne dose humour, qui se manifeste aussi bien dans les situations que dans les dialogues, l’aspect émotionnel est bien présent, certaines scènes pouvant arracher une petite larme aux moins sensibles d’entre nous. Le rythme de la série est très élevé, en plus d’une narration rapide et efficace, on peut aussi apprécier de nombreuses scènes d’actions (poursuites, combats…).

La série se fait également remarquer grâce à la qualité de ses personnages (qualité accrue par l’interprétation des comédiens du doublage en version française comme en version originale), l’équipe du Bebop est composée de personnages charismatiques et complémentaires, on retrouve Spike, avec son côté fonceur et désinvolte, Jet est plus posé (même blasé), c’est un peu la voix de la raison à bord du Bebop. Faye, sous ses airs de femme fatale malhonnête et intéressée, cache une fragilité touchante. Le tableau est complété par Ed, personnage déjanté et mignon et par Ein, qui tient parfaitement son rôle de mascotte. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, que se soit Vicious, VT, la routière de l’espace ou encore les petits vieux qui apparaissent dans plusieurs épisodes, on a droit à une jolie brochette de personnages typés et sympathiques.

Shinishiro Watanabe a accompli un boulot exemplaire en ce qui concerne la réalisation, l’enchaînement des plans est pertinent et efficace. Le character design est soigné, on retrouve des personnages de toutes morphologies, bien dessinés et réalistes. L’animation est étincelante, principalement lors des scènes d’actions parfaitement chorégraphiées, de manière générale, les mouvements des personnages et objets sont proches de la réalité et tiennent compte de l’environnement (par exemple l’influence de l’apesanteur). Les décors sont de toute beauté, les environnements, intérieurs comme extérieurs, sont retranscrits avec maestria, on est frappé par le souci du détail apporté à la création des différentes ambiances de la série.

Le plus grand atout de Cowboy Bebop est sans conteste son excellente ambiance musicale, la musique y tient d’ailleurs une place prépondérante vu que les titres des épisodes et les noms de certains personnages font directement référence à des auteurs, des œuvres ou des styles musicaux. Les musiques de la série ont été composées par Yoko Kanno, elle explore différents styles, on retrouve pas mal de thèmes jazzy, mais aussi du blues, du rock ou encore de la musique classique. En plus des compositions instrumentales, la série est parsemée de chansons très réussies. La qualité de la bande originale provient également de l’adéquation quasi parfaite entre musique et image. En plus de cela, Cowboy Bebop dispose d’excellents génériques de début (Tank) et de fin (The Real Folk Blues).