Vampire, vous avez dit vampire?
Aucun monstre de légende n'a sans doute plus enflammé l'imagination des écrivains et des réalisateurs que le vampire. Popularisé par le Dracula de Bram Stoker (publié en 1897), mais existant dans notre folklore depuis maintenant plus de 250 ans, le vampire a très vite attiré l'attention du monde du cinéma, qui a compris le potentiel que représentait une telle créature. Le premier grand exemple cinématographique de vampire est le Nosferatu de Friedrich Murnau (1922), où Max Schreck incarne un monstre hideux et repoussant, à la maigreur et à la paleur cadavériques. Quelque années plus tard, en 1931, c'est au tour du cinéma américain de mettre en scène la créature de la nuit, avec le Dracula de Tod Browning, où l'on découvre le comte inquiétant et magistral de Bela Lugosi. Mais s'il y a un nom que l'on associe intimement à Dracula, c'est celui de Christopher Lee, qui incarnera le vampire à neuf reprises, lui assurant un énorme succès populaire, et qui imposera "son" style: un personnage à l'allure aristocratique, silencieux, tout en finesse, et terriblement irrésistible.

Et le mythe n'est pas près de mourir, loin de là. Depuis 25 ans en effet, une autre génération d'écrivains, Anne Rice en tête (Entretien avec un vampire, La Reine des damnés...) donne une nouvelle jeunesse et une nouvelle image aux buveurs de sang: de monstres brutaux et sanguinaires, les vampires sont devenus des êtres raffinés et mystérieux, beaucoup plus complexes, qui se mèlent aux humains... Le cinéma a évidemment suivi le mouvement, et plus d'un réalisateur a voulu donner "sa" vision du monstre (je citerai notamment le Dracula de Coppola et le Vampires de Carpenter, deux grandes réussites dans ce domaine), et la télévision n'est pas en reste, avec notamment les séries Buffy the Vampire Slayer et Angel, qui connaissent un succès assez extraordinaire chez nous comme aux Etats-Unis. Décidément, les vampires sont bien immortels...

Vampires japonais?
Au niveau animation japonaise, la vampire reste une rareté, car il ne fait pas vraiment partie du folklore japonais. Cependant, Hellsing n'est pas le premier anime à parler de vampires. Parmi ses prédécesseurs, le plus célèbre est sans nul doute Blood, The Last Vampire. Mais on peut également citer Miyu, Princesse Vampire, les Vampire Hunter D, NightWalker, ainsi que Master of Mosquiton.

Alucard, un vampire pas comme les autres...
L'Alucard de Hirano est le produit de diverses influences et n'est pas vraiment un vampire ordinaire. D'abord, il tient bien plus du Lestat d'Anne Rice que du Dracula de Stoker: c'est un vampire "moderne, qui se mèle aux humains et accepte même de les servir (ce qui est assez étonnant de la part d'un vampire). C'est aussi un personnage ambigu: son attitude vis-à-vis de Seras est presque... paternelle à moments et sa relation avec Integra semble basée à la fois sur le respect et le mépris. Il a également ce côté "baroudeur solitaire" qui lui donne une certaine parenté avec Vash The Stampede. D'ailleurs, son arme de prédilection (un vampire armé, encore une rareté!) ressemble fort à celle du héros de Trigun. Ces diverses influences contribuent en tout cas à lui donner un côté incroyablement "cool" (désolé, je ne trouve pas de meilleur mot!) qui explique certainement en grande partie le succès de la série.

Alors que l'Organisation Hellsing enquête sur la provenance des "freak chips" qui changent les humains en vampires, Integra reçoit des menaces en provenance du Vatican: Iscariote a envoyé Alexander Anderson en Angleterre pour éliminer Alucard et porter ainsi un coup fatal à Hellsing...

L'Organisation Hellsing entraîne de nouveaux soldats afin de se reconstituer une armée. Pendant ce temps, Seras est contactée par Harry Anders, une agent du MI-5, qui lui aussi enquête sur les "freak chips". Il l'emmêne voir une jeune fille, Helena, qui s'avère être un vampire également...

L'Organisation Hellsing est au bord de la destruction: Alucard doit combattre un non-mort extrêmement puissant, tandis qu'au même moment Integra se retrouve à la merci d'un autre monstre qui se fait passer pour sa soeur...

Décidément, cette série est une belle réussite. L'intrigue se complexifie encore avec ce troisième volume et l'on est vraiment impatient de découvrir qui se cache derrière le trafic de "freak chips". Les personnages aussi acquièrent une nouvelle profondeur, en particulier Integra, que l'on découvre vraiment petit bout par petit bout. Alucard, de son côté, continue à nous montrer l'étendue de ses pouvoirs, et l'on est surpris de voir qu'il semble vraiment tenir à Integra. Leur relation complexe reste très mystérieuse, et l'on espère en apprendre plus dans le dernier volume.

Avec ce troisième volume, Hellsing continue à s'affirmer comme l'une des séries les plus originales du moment, et Pioneer nous gâte en nous servant une édition parfaite tant techniquement qu'esthétiquement. Recommandé chaleureusement!